Après le panda et le bébé hippopotame, un nouvel animal fait sensation sur Internet: le capybara. Ce nom ne vous dit rien? Cette boule de poils géante, originaire d'Amérique du Sud, est le plus grand rongeur du monde. Et le capybara a envahi les vidéos Instagram et TikTok qui cumulent plusieurs millions de vues.
De prime abord, son physique n'est pas des plus attendrissants: il ressemble à un croisement entre un cochon d'inde et une marmotte, mesure plus d'un mètre et peut faire jusqu'à 65 kilos. Mais il a tout de même réussi à conquérir le cœur des internautes. Comment? En incarnant le calme absolu, la douceur et la sérénité. Bref, le capybara est devenu le symbole du chill par excellence.
Sociable non seulement avec les autres animaux, il l'est aussi avec l'humain. Il aime se faire gratter le ventre ou juste être allongé sur un canapé. Il a aussi des moyens de locomotion particuliers: à dos de crocodile ou tortue géante. Il est ami avec tout le monde. Son péché mignon? Les bains chauds où flottent des agrumes.
Ambassadeur du zen
Au Japon, le capybara est une icône. Il existe des cafés et des bains thermaux où le public fait la queue parfois pendant de longues heures pour rencontrer l'animal quelques minutes. Il est qualifié «d'ambassadeur du zen» et «symbole du bien-être» au pays du Soleil-Levant.
Il a même droit à sa propre chanson: Ca-Py-Ba-Ra. Les paroles ne sont pas trop dures à retenir. Cet énorme rongeur fait l'unanimité. Mais attention, si le capybara est connu pour être docile et pacifique, il peut parfois montrer les crocs.
Début 2025, une vidéo virale a rappelé cette réalité: on y voit un capybara attaquer une jeune femme dans un lac en Colombie. Un incident rare, mais qui souligne que, malgré sa nature généralement docile, l'animal peut se montrer imprévisible.
Victime de son succès
Ce genre d’incident malheureux ne semble pourtant pas décourager ceux qui rêvent d’en faire un animal de compagnie. Le capybara ne ressemble pas à un bébé, mais «tout en rondeur, il a un air vulnérable», confie Oriana Aragon, psychologue sociale à l’Université de Cincinnati, au magazine «National Geographic». Ce qui éveille chez l’humain un instinct protecteur.
Mais cette tendance inquiète les défenseurs de la faune. «Même si ce n’est pas une espèce en danger, il subit pas mal, et encore plus maintenant avec les réseaux sociaux, la volonté de faire de lui un animal de compagnie, une sorte de gros cochon d’Inde géant à la maison. C’est un peu la mode», alerte Clémence Pleuvry, responsable d'un parc animalier français, auprès de «20 minutes» France.
Un animal difficile à élever
L’engouement pour le capybara pourrait aussi s’expliquer par un phénomène de distinction sociale: posséder un animal rare attire l’attention. Pourtant, adopter un capybara ne se résume pas à publier des vidéos attendrissantes. Il ne suffit pas de le maintenir en vie, il faut aussi répondre à ses besoins spécifiques en termes d'alimentation, d'espace et de comportement naturel, prévient Leanne Nieforth, chercheuse en médecine vétérinaire à l'Université d'Arizona.
De plus, cet engouement médiatique pourrait encourager le trafic d'animaux. Alors, si les capybaras apportent du réconfort à travers nos écrans, la meilleure façon de les préserver reste encore de les laisser vivre dans leur habitat naturel, entourés de leurs congénères.