L’Autriche veut introduire la vaccination obligatoire à partir du premier février. Mais l’affaire se complique. La ministre fédérale des Affaires européennes, Karoline Edtstadler, a annoncé que la mesure sera concrétisée seulement s’il est prouvé que les vaccins sont suffisamment efficaces contre le coronavirus. Si le vaccin n’offre pas une protection suffisante, il faudra reconsidérer le projet, a-t-elle déclaré, citée par l’agence de presse autrichienne. Elle ajoute qu’il est également possible que les vaccins soient adaptés au nouveau variant.
D’après la ministre, l’obligation permettrait d’éviter les confinements à répétition. Dans la présente situation, une obligation vaccinale serait une moindre atteinte aux droits fondamentaux, estime-t-elle.
Vérification en permanence
Du point de vue juridique, Karoline Edtstadler estime que la vaccination obligatoire est envisageable tant qu’elle permet d’éviter la surcharge des systèmes de santé. Le moyen pour y parvenir est la vaccination «selon l’état actuel de la science», souligne la ministre, en tenant compte du variant Omicron. Elle souligne: «Nous devrons bien entendu vérifier en permanence si la vaccination est toujours suffisamment efficace, et ceci même après l’entrée en vigueur».
Le ministre du Travail, Martin Kocher a lui aussi des doutes quant à une vaccination obligatoire pour tous. Il s’est prononcé contre le fait d’exiger un vaccin ou la règle des 2G au travail. Il estime que cela conduirait à ce que les personnes non vaccinées perdent leur emploi ainsi que leur droit aux allocations de chômage.
L’Autriche prévoit de rendre la vaccination obligatoire à partir du 1er février pour toutes les personnes domiciliées dans le pays. Les personnes qui ne se font pas vacciner devront payer une amende de 600 euros tous les trois mois. Les dispositions ne s’appliqueront pas aux plus jeunes, aux femmes enceintes, aux personnes munies d’un certificat médical et aux personnes guéries depuis six mois au maximum.
L'imposition de la vaccination obligatoire a été la source de nombreuses manifestations dans le pays. Pour Karoline Edtstadler, il est inquiétant de constater que certaines idées extrémistes se font de plus en plus audibles dans la sphère publique.