C’était un spectacle à couper le souffle. Des boules de feu ont traversé le ciel suisse mardi 27 août dans la soirée, vers 21h30. Si les premières théories penchaient pour des débris d’avion ou une pluie de météorites, le président de la Société d’astronomie de l’Unterland zurichois Fabian Mathis confirmait dans la soirée l’hypothèse de débris spatiaux.
«En raison de la vitesse assez lente et du type de défragmentation, je parierais sur la chute d’un débris spatial ou quelque chose de similaire.» L’expert ne croit pas qu’il s’agisse là d’un météore classique. Et le spécialiste a vu juste! Il s’agit bel et bien d’une désintégration d’un satellite de l’entreprise spatiale SpaceX d’Elon Musk.
Christian Fuchs, de l'Office fédéral de la protection de la population, explique à Blick qu'il travaille en étroite collaboration avec l'Office fédéral allemand de la protection de la population. Celui-ci a confirmé qu'il s'agissait bien d'un satellite Starlink en train de brûler. «Selon l'Agence spatiale européenne, il s'agissait d'une rentrée contrôlée», explique le spécialiste.
Elon Musk et ses déchets
« Le satellite n'était plus nécessaire et a été délibérément dirigé vers l'atmosphère pour y brûler. Les satellites Starlink sont très petits et construits intentionnellement pour brûler complètement. C'est un processus prévu pour que, lorsqu'ils ne sont plus nécessaires, ils soient dirigés vers l'atmosphère pour y brûler », poursuit Fuchs.
Christian Fuchs affirme également qu'une telle chute n'est pas inhabituelle et que les pièces tombent majoritairement dans la mer. «Il est très peu probable que des personnes soient touchées ou blessées en raison de leur petite taille», estime-t-il. «Si des morceaux de satellite atteignent la surface de la terre, ils peuvent être très chauds ou contaminés par des substances toxiques, c'est pourquoi il ne faut pas toucher à de tels morceaux et les signaler à la police», conseille l'expert.
Aucun danger pour la population suisse
Il a été mis en orbite le 11 mars 2021 avec 59 autres satellites, précise le site spécialisé Vigie-Ciel. Selon les experts, son entrée dans l’atmosphère ainsi que sa désintégration étaient programmées. Cette énorme boule de feu a pu être visible depuis la Suisse, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Luxembourg et la Belgique.
La vitesse initiale et l'effet de freinage soudain se transforment en chaleur, ce qui provoque l'incandescence de l'objet. La température de l'objet peut atteindre plusieurs milliers de degrés, ce qui entraîne sa destruction. Pour éviter que cela n'arrive aux engins spatiaux avec des personnes à bord, ceux-ci sont protégés par un bouclier thermique spécial.
Tous ces débris spatiaux ne devraient pas constituer une menace pour les habitants de la Terre. A condition que les itinéraires et les lieux de rentrée soient correctement calculés. Les objets très volumineux ou qui ne se sont pas complètement consumés pourraient en revanche représenter un danger.
