La décennie noire en Algérie
Le prix Goncourt 2024 attribué à Kamel Daoud pour son roman «Houris»

Le prix Goncourt a été attribué lundi au romancier franco-algérien Kamel Daoud pour son roman «Houris» (éd. Gallimard), comme annoncé le lundi 4 novembre.
Publié: 04.11.2024 à 13:02 heures
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Dernière mise à jour: 04.11.2024 à 13:19 heures
Le romancier franco-algérien Kamel Daoud. (Image d'archives)
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Le prix Goncourt a été attribué lundi au romancier franco-algérien Kamel Daoud pour son roman «Houris» (éd. Gallimard), sur «la décennie noire» en Algérie.

Il a été choisi par le jury au premier tour, récoltant six voix, contre deux pour Hélène Gaudy, une pour Gaël Faye, lauréat du prix Renaudot, et une pour Sandrine Collette, a annoncé le président de l'Académie Goncourt, l'écrivain Philippe Claudel.

Qui est Kamel Daoud?

A 54 ans, Kamel Daoud est un chroniqueur critique de l'Algérie, dont la liberté de ton a fini par le contraindre à quitter sa ville d'Oran pour Paris, à contre-cœur. «Houris» (éditions Gallimard), le roman primé par le Goncourt, n'a pas pu être exporté vers l'Algérie, encore moins traduit en arabe.

Comme l'écrit l'auteur dans son roman, la loi algérienne interdit toute évocation dans un livre des événements sanglants de la «décennie noire», la guerre civile entre pouvoir et islamistes entre 1992 et 2002. En Algérie, «on m'attaque car je ne suis ni communiste, ni décolonial encarté, ni antifrançais», disait cet «exilé par la force des choses» au Point, le magazine français où il est chroniqueur, en août.

Il a pris la nationalité française. Jusqu'à dire, en référence au poète Guillaume Apollinaire, né Polonais et naturalisé en pleine Première Guerre mondiale: «J'ai le syndrome d'Apollinaire, je suis plus français que les Français». Auprès d'une bonne partie de l'opinion et de l'intelligentsia algériennes, il ne peut se défaire de l'étiquette du traître à son pays.

Un Renaudot pour Gaël Faye

Le romancier Gaël Faye, qui était un des favoris pour le Goncourt, a reçu lundi le prix Renaudot. Il a été récompensé pour son deuxième roman «Jacaranda» sur la reconstruction du Rwanda après le génocide de 1994.

Alors que dans le premier «Petit pays», prix Goncourt des lycéens 2016 et immense succès de librairie, l'auteur se plaçait du point de vue d'un garçon ayant grandi au Burundi, cette fois le narrateur a grandi en France, à Versailles, d'un père français et d'une mère rwandaise.



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