Les élus français appellent à sa libération
L'écrivain Boualem Sansal condamné à cinq ans de prison ferme en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné à cinq ans de prison ferme en Algérie. Il était accusé d'atteinte à l'intégrité du territoire algérien pour des propos tenus dans un média français d'extrême droite.
Publié: 27.03.2025 à 10:03 heures
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Dernière mise à jour: 27.03.2025 à 15:57 heures
Boualem Sansal est au cœur d'une crise d'une gravité inédite entre la France et l'Algérie.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Un tribunal en Algérie a condamné jeudi à cinq ans de prison ferme l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, en détention depuis novembre, soit la moitié de la peine requise par le Parquet, selon un correspondant de l'AFP présent dans la salle.

Boualem Sansal, dont le cas est au cœur d'une crise avec la France d'une gravité inédite, était accusé notamment d'atteinte à l'intégrité du territoire algérien, pour avoir repris à son compte, dans un média français d'extrême droite, la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été amputé au profit de l'Algérie sous la colonisation française. 

Macron appelle à sa libération

Après l'annonce de sa condamnation, des élus français de tous bords de l'échiquier politique ont dénoncé la décision sur les réseaux sociaux. Emmanuel Macron a appelé jeudi les «plus hautes autorités algériennes» à prendre des décisions «humaines et humanitaires» à l'égard de l'écrivain. «Je sais pouvoir compter sur, à la fois, le bon sens et l'humanité des autorités algériennes pour prendre une telle décision», a déclaré le président lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet sur l'Ukraine, semblant faire allusion à une éventuelle grâce du président algérien en faveur de l'écrivain.

Le Premier ministre, François Bayrou, a de son côté estimé sur X que la condamnation de Boualem Sansal était «injustifiable». «Une voie digne et humanitaire est à portée. Je renouvelle notre appel aux autorités algériennes à la considérer et à y répondre favorablement», a-t-il exhorté.

Alors que le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, partisan d'une ligne dure vis-à-vis de l'Algérie, n'a pas encore réagi, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a appelé à «une issue rapide, humanitaire et digne à cette situation».

La cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, a considéré que la sentence était «scandaleuse». Elle «est en réalité, compte tenu de son âge et de son état de santé, une condamnation à perpétuité». 

«Le délit d'opinion ne devrait pas exister. Nous réclamons à nouveau sa libération immédiate», a fait valoir la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot. Laurent Wauquiez, président du groupe LR, a dénoncé une «condamnation inique par un régime qui hait la liberté» et a appelé à «sortir de la soumission au régime d'Alger». Quant à l'ancien Premier ministre Gabriel Attal (Renaissance), il a étrillé «une parodie de justice», estimant que «c'est la France qui est visée», «à travers ce verdict inique». 

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