Il existe un lieu mythique pour tous les oiseaux de nuit: le Berghain de Berlin, l'un des clubs les plus exclusifs du monde grâce à sa politique d'accès particulièrement stricte. Sur la toile, on trouve de nombreux conseils et astuces pour passer devant Sven Marquardt, le videur iconique du temple de la techno. Mais personne ne semble avoir trouvé de formule magique jusqu'à présent.
Comme le rapporte le magazine allemand «Spiegel», une équipe de chercheurs de l'Université libre de Berlin a étudié les facteurs qui déterminent qui entre et qui est recalé. Leur étude se base sur 38 entretiens avec des videurs, des propriétaires de clubs, des DJ et des clients. De plus, environ 500 cas d'entrées réussies dans le club berlinois ont été analysées.
La tenue ne jouerait qu'un rôle secondaire
Le résultat principal de l'étude est que les clients potentiels doivent d'une part bien s'intégrer dans «l'ambiance générale» du club, mais aussi se distinguer par leur singularité. Outre le style vestimentaire, un aspect central serait donc la contribution à la diversité du public. La sélection vise en outre à créer un espace sûr pour les groupes marginalisés.
Un autre facteur décisif est le comportement dans la file d'attente. L'interaction avec les autres noctambules y serait surveillée de près. En revanche, les critères d'exclusion clairs sont une consommation excessive d'alcool et un comportement agressif.
Et dans les clubs suisses?
Il n'existe pas en Suisse de boîte de nuit aussi sélective que le Berghain. Néanmoins, certaines règles s'appliquent ici aussi. Leo est videur dans le club zurichois Klaus. Semaine après semaine, il contrôle les clients et décide qui peut entrer et va passer le reste de sa soirée dehors.
Leo applique un principe clair: il s'entretient brièvement avec chaque client. «L'apparence et le langage corporel sont décisifs, mais je fais surtout très attention à la manière dont l'invité répond à certaines de mes questions, explique le videur. Le client doit toujours rester poli et ne pas avoir dépassé un certain niveau de consommation d'alcool ou de drogue. Pour les clients qui portent des lunettes de soleil, nous leur demandons toujours s'ils peuvent les enlever brièvement.»
Pour améliorer vos chances, évitez aussi de venir avec un trop grand groupe. «Les couples ont les meilleures chances, mais au final, je me fie toujours à mon instinct. Je préfère dire non dix fois plutôt que de prendre le risque de me tromper. Après tout, il s'agit de la sécurité de nos clients. C'est ça notre priorité absolue.»
Un videur suisse parle de l'engouement pour le Berghain
Bien que Leo a déjà travaillé au sein de dix clubs à Zurich, il n'est encore jamais allé au Berghain, et il n'en a pas l'intention. «Cet endroit ne m'intéresse pas. Je ne ferai pas la queue pendant trois ou quatre heures pour entrer dans un club. C'est trop et ça ne m'inspire pas confiance.»
Cela étant, il confirme sans retenue les résultats de l'étude berlinoise. «Ils ont bien résumé la situation. Beaucoup pensent qu'avec la bonne tenue, tout le monde peut entrer au Berghain. Mais au final, tous les critères doivent être réunis, ce qui n'est pas une mince affaire.»