Si partout ailleurs l'actualité politique subit de plein fouet la torpeur de l'été, les Etats-Unis nous offrent de leur côté un spectacle digne des meilleurs drames hollywoodiens. Il faut dire qu'en trois semaines, l'élection présidentielle, qui semblait jusque-là avoir du mal à décoller, a mis le monde politique américain sens dessus dessous. Du côté républicain, l'attentat contre le candidat Donald Trump et la nomination de son colistier J.D. Vance ont propulsé un temps l'ex-président dans les sondages. C'était sans compter sur la rétractation du président démocrate Joe Biden. L'octogénaire s'est rendu à l'évidence: il est trop vieux pour un nouveau mandat. Sa vice-présidente Kamala Harris est devenue à sa place la candidate officielle à la présidence pour le parti.
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La démocrate se voit désormais elle-même confrontée à la question de savoir qui elle souhaite désigner comme running mate pour cette course. Trois personnalités de la politique américaine se distinguent particulièrement.
Trois hommes politiques au choix
Tout d'abord, il y a le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro. L'homme de 51 ans est extrêmement populaire dans son Etat, l'un des Swing States les plus disputés. Des sondages récents de l'Emerson College montrent que 49% des habitants de Pennsylvanie apprécient Josh Shapiro – jusqu'à 22% des républicains interrogés aiment aussi ce politicien.
Un autre candidat est Mark Kelly, sénateur américain de 60 ans de l'Arizona. Cet ancien astronaute et pilote de chasse de la Navy ne mâche pas ses mots. Il a également critiqué la politique de Biden. Il ne s'est certes pas fait que des amis parmi les démocrates, mais ce faisant, il pourrait surtout intéresser les électeurs conservateurs et indécis.
Last but not least, Tim Walz est dans la ligne de mire des démocrates, comme le rapporte le «New York Times». C'est un politicien aguerri. À 60 ans, il a siégé douze ans au Congrès américain et est gouverneur du Minnesota depuis 2018. Il est certes connu pour ses opinions de gauche, mais son attitude calme et neutre, ainsi que ses convictions religieuses, lui valent la sympathie des conservateurs.
Les trois hommes ont quelques points communs, à commencer par le fait qu'ils sont tous des hommes blancs, plutôt âgés et teintés d'une touche de conservatisme. Au premier abord, il peut paraître déroutant que Kamala Harris, considérée comme très à gauche, souhaite quelqu'un de ce genre à ses côtés.
Pourquoi Kamala Harris veut-elle un vieil homme blanc?
Vinz Koller, un ancien élu démocrate a une partie de la réponse: «Il s'agit avant tout d'une personne capable d'apporter un certain équilibre. Kamala Harris a la réputation d'être extrêmement à gauche. C'est pourquoi on cherche un candidat qui se situe plutôt à droite.»
Autre point important, le vice-président devrait, dans le meilleur des cas, être issu d'un des Swing States très disputés, afin d'y avoir l'avantage du terrain. C'est pourquoi, à première vue, ce sont surtout Mark Kelly ou Josh Shapiro qui se présentent comme candidats. La Pennsylvanie et l'Arizona sont des États très disputés, mais le Minnesota l'est moins.
Mais si près des élections (il ne reste que 14 semaines !), le vice-président a encore bien d'autres tâches à accomplir – et c'est là que Tim Walz entre en jeu. Les candidats au poste de vice-président doivent faire office de chiens de combat. Un rôle pour lequel, selon les conseillers politiques, ni Mark Kelly ni Josh Shapiro ne sont particulièrement bien équipés.
Tim Walz accepte déjà cette tâche sans qu'on le lui demande, un joyeux combattant qui reste léger et enjoué à la télévision. La semaine dernière, il a qualifié Donald Trump et J.D. Vance d'«étranges» lors d'une interview. Une expression que la campagne électorale démocrate a immédiatement reprise. Est-ce un signe qu'ils ont eux aussi des vues sur Tim Walz? L'avenir nous le dira.