Juste une erreur de labo
Non, le variant «Deltacron» n'existe pas

Au début décembre, un prétendu nouveau variant du Covid, supposé hybride entre Delta et Omicron, faisait les gros titres. Le «Deltacron» avait même été dépisté à Chypre. Il ne s'agit en fait que d'une erreur, due à un malheureux mélange de prélèvements en laboratoire.
Publié: 13.01.2022 à 15:52 heures
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Dernière mise à jour: 13.01.2022 à 17:21 heures
Non, le «Deltacron» n'existe pas.
Photo: DUKAS
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Daniella GorbunovaJournaliste Blick

Les épidémiologistes de Chypre — comme du monde entier — ont eu un vent de panique au début décembre. La raison? Un nouveau variant du Covid qui ne serait autre que... la mutation de deux formes connues.

Le très sérieux biologiste Leondios Kostrikis, de l’Université de Chypre, rapportait à l’agence Bloomberg une mutation de Delta et d'Omicron. Cette «fusion» aurait même été identifiée sur l’île chez vingt-cinq personnes, dont onze hospitalisées. Aussitôt baptisé «Deltacron», le trouble-fête(s) n'était finalement... qu'une erreur de laboratoire, écrit le Courrier international.

Fausse alerte

Plus de peur que de mal, donc. Cette version est expliquée au média international Quartz par le biologiste moléculaire Eric Topol, de l’institut de recherche translationnelle de La Jolla, en Californie, et Tom Peacock, virologue à l’Imperial College de Londres.

En théorie, des variants de coronavirus pourraient «recombiner» leurs génomes pour former de nouvelles souches. Mais Omicron n’a probablement pas circulé assez longtemps, dans une population assez importante, pour produire un véritable «recombinant», assure Tom Peacock.

Une erreur humaine

Mieux encore: les détails génétiques de Deltacron publiés sur la plateforme internationale de partage de donnés de séquençage Gisaid ne ressemblent pas à ceux d’un «recombinant». Au contraire, ils semblent très clairement être dus à une contamination du laboratoire dans lequel le séquençage a eu lieu. Les mutations des deux variants retrouvées par le séquençage ne semblent pas venir des mêmes personnes.

Tom Peacock déclare, en ce sens, qu'il «est très probable que [tous les échantillons] aient été séquencés dans le même lot, le même jour et dans le même laboratoire, qui a connu un problème de contamination». D’autres variants sont certes encore susceptibles d’émerger tôt ou tard... Mais il n’y a, en tous cas, pas à s’inquiéter d’un «Deltacron», conclut Eric Topol.

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