Il voulait juste rendre visite à sa famille dans la bande de Gaza pour quelques jours. Mais lors des retrouvailles, Ibrahim Al-Qarnaoui s'est retrouvé au milieu d'une guerre: le Hamas contrôle le territoire, et Israël pourrait y lancer une offensive terrestre à tout moment. Quitter Gaza va s'avèrer plus difficile que prévu.
Même le passeport suisse n'est pas d'une grande aide. «L'ambassade nous a dit samedi que nous devions nous rendre au poste-frontière de Rafah», explique le double national à l'AFP. Ce passage est le seul contrôlé par l'Egypte et non par Israël. Un représentant du gouvernement américain a évoqué un accord entre l'Égypte et Israël pour permettre aux étrangers de quitter la bande de Gaza par cet endroit.
«Le poste-frontière n'a pas ouvert»
L'Égypte a toutefois posé des conditions. Le pays refuserait d'ouvrir le point de passage uniquement pour le départ des étrangers, comme l'ont rapporté des médias égyptiens ayant de bons contacts avec les services de renseignement, citant des sources haut placées. La position de l'Egypte serait claire, elle exigerait aussi l'entrée d'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
Ainsi, le sauvetage espéré n'a pas eu lieu. «Le poste-frontière n'a pas ouvert», rapporte Ibrahim Al-Qarnaoui. Comme Israël continue de bombarder la bande de Gaza, il n'est pas retourné voir sa famille pour le moment. Ils n'habitent qu'à une quarantaine de minutes en voiture au nord, mais depuis les frappes aériennes, aucun taxi ne s'aventure plus sur les routes.
«Cette guerre est différente»
L'homme de 77 ans a trouvé quelqu'un pour l'héberger en attendant: «Nous avons tous dormi par terre, il faisait un froid de canard.» Puis, lundi matin, l'un des habitants de la maison l'aurait ramené au poste frontière. «Une demi-heure plus tard, nous avons appris que sa maison venait d'être bombardée.»
Ce n'est pas la première fois que le Suisse est surpris par une guerre pendant ses vacances: Il avait déjà vécu de près la guerre de 2008. «Mais c'était différent. Cette fois, c'est une guerre génocidaire», raconte-t-il. S'il ne peut pas quitter la zone de guerre, il veut au moins retourner auprès de sa famille. «Là-bas, nous pourrons soit vivre tous ensemble, soit mourir tous ensemble.»