Le président américain Donald Trump a dépeint mardi Elon Musk, l'homme le plus riche du monde devenu un incontournable de son entourage, comme son maître d'oeuvre, pivot pour donner une réalité aux décrets qu'il signe par dizaines depuis son retour au pouvoir.
Dans une longue interview croisée accordée à la chaîne conservatrice Fox News, Donald Trump a expliqué en quoi le rôle à ses côtés du multimilliardaire, dont il a loué à maintes reprises l'«intelligence», était crucial.
«Vous écrivez un décret présidentiel, vous le signez, et vous pensez que c'est réglé; vous le transmettez; et il n'est pas appliqué. Il n'est pas mis en oeuvre. Ils ne le mettent pas en oeuvre», a déclaré le président républicain. «Ce qu'il fait, avec sa centaine de génies, il a des jeunes gens très brillants qui travaillent pour lui, c'est qu'il le fait appliquer», a-t-il repris.
Des décisions quotidiennement contestées
Depuis son retour à la présidence le 20 janvier, Donald Trump signe quasi quotidiennement des salves de décrets, dont de nombreux sont contestés en justice. Le nouveau pouvoir en place s'est notamment lancé dans une vaste offensive qu'il présente comme anti-bureaucratique contre l'administration fédérale et ses fonctionnaires. Avec à la manoeuvre, la commission pour l'efficacité gouvernementale (Doge) pilotée par Elon Musk et chargée de sabrer de manière draconienne dans les dépenses publiques.
«Ce qu'on fait, une des principales fonctions de l'équipe du DOGE, c'est de s'assurer que les décrets présidentiels sont effectivement mis en oeuvre», a justifié le multimilliardaire, habillé d'un tee-shirt barré des mots «tech support», à l'image du soutien logistique qu'il apporte à Donald Trump.
«C'est très important: le président est élu comme représentant du peuple, il représente la volonté du peuple. Et si la bureaucratie s'oppose à la volonté du peuple et empêche le président de mettre en oeuvre ce que le peuple veut, alors on vit dans une bureaucratie, et non dans une démocratie», a estimé le patron de X, Tesla et SpaceX.
Agences fédérales de régulation visées
Cette interview a été diffusée quelques heures après que Donald Trump a signé un décret pour renforcer et élargir le contrôle direct de la Maison Blanche sur les agences fédérales de régulation. «Pour que le gouvernement fédéral soit véritablement responsable devant le peuple américain, les agents qui exercent un pouvoir exécutif important doivent être supervisés et contrôlés par le président élu par le peuple», indique le texte.
Dans un extrait de l'interview diffusé dès samedi, Donald Trump s'était moqué des médias qui prêtent à l'omniprésent Elon Musk une influence croissante sur le pouvoir central, susceptible de créer une rivalité entre eux. «Elon m'a appelé. Il a dit: 'Tu sais, ils essaient de nous séparer'. J'ai répondu: 'Absolument', a raconté le président américain. C'est tellement évident. Ils sont si mauvais.»