Un tribunal russe a condamné une photographe à une amende pour avoir mis en ligne des photos de l'étendard arc-en-ciel, symbole considéré comme «extrémiste» depuis l'interdiction du mouvement «international» LGBT+, a annoncé lundi l'ONG Pervy Otdel.
La jeune femme de 33 ans, Irina Mossina, devra payer 1500 roubles, soit environ 15 euros pour avoir diffusé «la symbolique d'une organisation extrémiste», a indiqué l'organisation.
Amende symbolique
Le montant est faible mais l'amende est symbolique, car elle est illustre le renforcement de la répression contre les communautés lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre.
Le procès, qui s'est ouvert en début de semaine dernière, était la première affaire de ce type depuis que la Cour suprême russe a banni fin 2023 pour «extrémisme» le mouvement «international» LGBT+, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires.
Une condamnation «injuste»
Le mouvement lui-même n'a toutefois pas d'existence légale, car aucune organisation ne portant ce nom n'existe en Russie. L'ONG Pervy Otdel a dénoncé la condamnation «injuste» d'Irina Mossina, affirmant qu'elle avait partagé ces photos avant l'entrée en vigueur de l'interdiction de la Cour suprême.
Selon l'association, l'affaire avait été lancée par un policier du service de lutte contre l'extrémisme, qui avait repéré des clichés de la photographe montrant le drapeau arc-en-ciel sur son compte Instagram.
Plusieurs cas recensés
En fin de semaine dernière, d'autres affaires similaires ont été portées devant les tribunaux. A Nijni Novgorod, à environ 420 km à l'est de Moscou, une femme a été arrêtée parce qu'elle portait des boucles d'oreilles arc-en-ciel, selon Pervy Otdel.
Dans la région de Volgograd, située dans le sud-ouest du pays, un tribunal a indiqué jeudi avoir infligé une amende de 1000 roubles (environ 10 euros) à un homme ayant publié un drapeau arc-en-ciel sur les réseaux sociaux.
Depuis 2013, une loi en Russie interdit la «propagande» de «relations sexuelles non traditionnelles» à l'adresse des mineurs. Dans la foulée d'un tour de vis général après l'assaut russe contre l'Ukraine, cette législation a été considérablement élargie fin 2022 pour interdire toute forme de «propagande» LGBT+ dans les médias, sur Internet, dans les livres et les films.
(ATS)