Le patron de Tesla, Elon Musk, fait depuis des mois la une des journaux du monde entier. Il y a d’abord eu l'affaire autour de son intention de racheter le réseau social Twitter pour 44 milliards de dollars.
La semaine dernière, l’excentrique Sud-Africain a irrité une grande partie du monde occidental – notamment le président ukrainien – avec une proposition de paix favorable au Kremlin, qu’il a diffusée sur Twitter, accompagnée d’un sondage lancé auprès de ses 100 millions de followers.
Et récemment, Elon Musk a également partagé sur Twitter – évidemment – ses derniers plans techniques pour le pick-up électrique Cybertruck, qui sera bientôt commercialisé. Il ne s’agit pas d’une simple augmentation de son autonomie: il peut déjà parcourir jusqu’à 850 kilomètres. Il ne s’agit pas non plus d’augmenter la puissance du véhicule utilitaire, déjà fortement motorisé avec jusqu’à quatre moteurs électriques. Ni de nouveaux développements du «Crab Mode» annoncé l’année dernière, grâce auquel le véhicule peut «ramper» en diagonale en avant et en arrière.
Traverser des étendues d'eau
Non, la dernière annonce semble si éloignée de la réalité qu’elle sonnerait comme un mauvais poisson d’avril chez n’importe quel autre dirigeant d’entreprise automobile. Mais pas dans le cas d’Elon Musk.
Selon l’annonce, le Cybertruck de plusieurs tonnes devrait pouvoir traverser les rivières, les lacs et les mers - à condition que les flots ne soient pas trop agités. Dans un autre tweet, le patron de Tesla précise que le pick-up électrique doit pouvoir traverser le canal reliant le site de lancement de fusées Starbase, d’où son entreprise SpaceX lance ses satellites dans l’espace, à l’île située au large, South Padre Island, sur la côte américaine du Texas. Au lieu de franchir un pont puis de faire le tour du canal, ce qui prend environ 45 minutes, le Cybertruck devrait permettre de passer par un itinéraire nettement plus court à travers les eaux de South Bay.
Faire face à la concurrence
Mais Elon Musk ne précise pas comment il compte modifier le Cybertruck pour atteindre cet objectif. Une hélice sera-t-elle installée? Comment l'étanchéité du camion sera-t-elle assurée? Une chose est sûre: la carrosserie en acier inoxydable du pick-up ne devrait pas rouiller.
Cette annonce, aussi folle soit elle, n'est toutefois pas anodine. Alors que les pick-ups électriques Ford F-150 Lightning, GMC Hummer EV ou Rivian R1T s'achètent comme des petits pains, le Cybertruck - présenté dès 2019 - n'est quant à lui toujours pas prêt à être produit en série. C’est au plus tôt début 2023 que les premiers modèles devraient être livrés à la clientèle américaine, qui les attend avec impatience. D’ici là, le professionnel de la communication Elon Musk doit tenir sa base de fans en haleine avec de nouvelles caractéristiques techniques au compte-gouttes.
La Lotus Esprit S1 de 007 comme source d'inspiration?
Pourquoi le quinquagénaire a-t-il eu une idée aussi insolite que celle d’un pick-up flottant? On sait que le patron de Tesla est un fan de voitures anciennes et qu’il possède, entre autres, la Lotus Esprit S1 originale qui, dans le film de James Bond «L’espion qui m’aimait» de 1977, a acquis une renommée mondiale grâce à sa capacité à plonger et à flotter.
C'est cette même Lotus qu'Elon Musk avait exposée à l'entrée de son événement de présentation du Cybertruck à Los Angeles en 2019. Lors de la présentation, le milliardaire avait demandé à ses hordes de fans quelles étaient les caractéristiques spéciales qu’ils souhaitaient voir apparaître dans la dernière Tesla: la proposition d’un pick-up flottant avait alors résonné dans le hall. À l'époque, Elon Musk avait répondu vouloir y réfléchir. Il semble désormais avoir pris sa décision.
Reste à savoir si le Cybertruck, s’il venait effectivement à être produit et commercialisé l'année prochaine, sera vraiment capable de flotter. Avec Elon Musk, dont les idées oscillent toujours entre génie et folie, on ne peut en tout cas pas l’exclure de manière catégorique.