Inondations en France, Allemagne, Benelux...
Le Nord de l'Europe se noie sous des intempéries extrêmes

Inondations, pluies torrentielles: plusieurs régions du Nord de l'Europe en Allemagne, Belgique, France ou Pays-Bas se sont retrouvées samedi les pieds dans l'eau du fait d'intempéries. Les dégâts s'annoncent déjà par endroits «considérables».
Publié: 18.05.2024 à 16:47 heures
Le chancelier allemand Olaf Scholz (à gauche) s'est rendu samedi en Sarre, région du pays la plus touchée par les crues. Il était accompagné de la dirigeante du gouvernement régional, Anke Rehlinger.
Photo: Harald Tittel
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Le chancelier Olaf Scholz s'est rendu dans la journée en Sarre, région allemande frontalière de la France et du Luxembourg, la plus touchée dans le pays par les crues de plusieurs cours d'eau à la suite de pluies très abondantes vendredi et dans la nuit de vendredi à samedi.

«Nous pouvons observer ici la violence que peut causer la nature et à quel point nous devons nous préparer à de tels événements», a-t-il dit à la presse, en marge d'une visite en bottes de caoutchouc dans une des zones les plus inondées.

«La Sarre se trouve depuis 36 heures confrontée à une situation d'urgence», a déclaré pour sa part la dirigeante du gouvernement régional, Anke Rehlinger. Cette région n'avait pas connu de telles inondations depuis une trentaine d'années.

Mobilisation des secours et bénévoles

Environ 850 pompiers et membres de la protection civile, appuyés par plusieurs milliers de bénévoles, sont mobilisés en Sarre et dans les régions voisines affectées du sud-ouest de l'Allemagne (Rhénanie-Palatinat, Hesse, Bade-Wurtemberg) pour nettoyer les rues ou vider les caves inondées. Les autorités parlent de dégâts «considérables» et le chancelier Olaf Scholz a promis la «solidarité» de toute la nation.

L'Allemagne reste traumatisée par de terribles inondations en juillet 2021, dans le sud-ouest du pays déjà, notamment dans la vallée de la rivière Ahr, qui avaient fait 183 morts et des dizaines de milliards d'euros de dégâts.

Les pays frontaliers également touchés

Les pluies torrentielles ont aussi touché les pays frontaliers, Belgique, Pays-Bas et France, ainsi que le Luxembourg.

La région de Liège dans l'est de la Belgique a connu des inondations avec quelque 550 demandes d'intervention, notamment pour du pompage d'eau, selon le gouverneur Hervé Jamar samedi matin. Le niveau de l'eau était néanmoins en baisse partout samedi.

Dans la commune des Fourons (nord-est), l'eau est montée «jusqu'à la hauteur de la poitrine» dans certaines maisons, selon le bourgmestre Joris Gaens, cité par l'agence de presse Belga. «Ce sont les pires inondations de l'histoire des Fourons», a-t-il ajouté. Le Premier ministre belge Alexander de Croo devait s'y rendre samedi après-midi.

De l'autre côté de la frontière, dans la province du Limbourg néerlandais, deux campings ont été évacués samedi matin en raison du risque d'inondation.

La Moselle en alerte en France

En France, le département de la Moselle, dans le nord-est du pays, frontalier de la Sarre allemande, a aussi été affecté par des précipitations abondantes: «l'équivalent de plus d'un mois de pluie est tombé en moins de 24 heures», a indiqué la préfecture.

Plus de 1000 sapeurs-pompiers et 642 engins ont été mobilisés pour répondre à l'urgence, selon les services de l'Etat. Néanmoins, la situation «s'améliore», a dit la préfecture. L'autoroute A4, dans le sens Paris - Strasbourg, reste cependant coupée, de même que plusieurs routes départementales.

Retour à la normale progressif

«Toutes les personnes relogées ont pu regagner leur domicile, maintenant tout le monde nettoie. Ce sont surtout les particuliers qui ont beaucoup de boue dans les caves, et nous avons aussi un petit pont qui a cédé», a dit à l'AFP la maire de Sierck-les-bains, Helen Lambard-Hammond.

L'insuffisance de la mobilisation face au réchauffement climatique

Le climatologue allemand Stefan Rahmstorf, qui a participé aux travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), a mis en cause l'insuffisance de la mobilisation face au réchauffement.

«Si l'on ne prend pas au sérieux les avertissements des climatologues pendant des décennies et que l'on vote pour des responsables politiques qui font traîner la protection du climat, il ne faut pas s'étonner des inondations», a-t-il écrit sur son compte X (ex-Twitter).

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la