L'ex-président ultra-conservateur brésilien Jair Bolsonaro a déclaré samedi espérer que Donald Trump pourra l'aider à revenir sur sa «disqualification politique», assurant que le prochain président américain s'opposerait à «l'activisme judiciaire».
Jair Bolsonaro a dit avoir été invité à la cérémonie d'investiture du président Trump, dont il se dit admirateur, mais la Cour suprême brésilienne ne l'a pas autorisé à quitter le pays. Elle évoque «une possibilité de tentative de fuite» de l'ancien chef d'Etat, qui fait l'objet notamment d'une enquête pour un complot présumé visant à perpétrer un coup d'Etat.
Inéligible jusqu'en 2030
«S'il m'a invité, c'est qu'il est certain de pouvoir collaborer avec la démocratie brésilienne, en éliminant les disqualifications politiques comme celle dont je fais l'objet», a déclaré Jair Bolsonaro à la presse. Il est inéligible jusqu'en 2030 pour voir critiqué sans preuve le système électoral brésilien avant les élections de 2022, qu'il a perdues face à Luiz Inácio Lula da Silva.
Interrogé sur la façon dont le président Trump pourrait influer sur la justice brésilienne, il a répondu: «par sa seule présence». «Il a déjà subi là-bas (aux Etats-Unis) l'activisme judiciaire», a-t-il ajouté, faisant référence aux multiples poursuites engagées par la justice américaine contre Donald Trump.
Plusieurs enquêtes à son encontre
Se déclarant «bouleversé» et «affecté» par l'interdiction qui lui est faite de quitter son pays, Jair Bolsonaro s'est adressé à la presse à l'aéroport de Brasilia où il est allé accompagner son épouse Michele, qui le représentera à la cérémonie d'investiture de Donald Trump à Washington lundi. Son fils Eduardo, député fédéral, devrait également y assister.
Jair Bolsonaro fait l'objet de plusieurs enquêtes criminelles. Dans l'une des affaires les plus graves, les procureurs devraient bientôt décider de l'inculper ou non pour «tentative d'abolition violente de l'Etat démocratique, coup d'Etat et participation à une organisation criminelle», après que la police a découvert qu'il avait «participé activement» à un complot déjoué visant à empêcher l'investiture du président Lula.
C'est pour cela que son passeport lui a été confisqué et qu'il lui est interdit de quitter le pays depuis le mois de février. «Je suis un prisonnier politique, même si je ne porte pas de bracelet électronique», a-t-il affirmé.