Inculpés pour un motif très rare
Quatre membres d'une milice d'extrême droite reconnus coupables dans l'assaut du Capitole

Quatre membres du groupe d'extrême droite Proud Boys, dont le chef Enrique Tarrio, impliqués dans l'assaut contre le Capitole américain le 6 janvier 2021, ont été jeudi reconnus coupables de «sédition», selon plusieurs médias américains, un chef d'accusation très rare.
Publié: 04.05.2023 à 21:53 heures
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Dernière mise à jour: 28.05.2023 à 10:00 heures
Enrique Tarrio fait notamment partie des condamnés.
Photo: DUKAS

Quatre membres du groupe d'extrême droite Proud Boys impliqués dans l'assaut contre le Capitole américain le 6 janvier 2021 ont été ce jeudi reconnus coupables de «sédition», selon plusieurs médias américains. Ce chef d'accusation est extrêmement rare.

Leur ancien chef, Enrique Tarrio, fait partie des quatre condamnés. Ils étaient jugés par un tribunal à Washington pour avoir, avec une foule de partisans du président républicain Donald Trump, semé le chaos dans le siège du Congrès, au moment où les élus certifiaient l'élection de son rival démocrate Joe Biden à la Maison Blanche.

Le jury n'est pas parvenu à se mettre d'accord concernant l'accusation de «sédition» pour le cinquième accusé, mais les cinq ont aussi été reconnus coupables d'entrave aux travaux du Congrès.

20 ans de prison encourus

Depuis l'attaque du 6 janvier 2021, plus de 950 partisans de l'ex-président républicain Donald Trump ont été arrêtés et inculpés pour avoir semé le chaos dans le siège de la démocratie américaine.

A l'issue de deux autres procès, conclus en novembre et janvier, six membres d'une autre milice d'extrême droite, les «Oath Keepers», avaient déjà été condamnés pour sédition, un chef passible de 20 ans de prison qui implique d'avoir planifié l'usage de la force pour s'opposer au gouvernement.

Difficile à prouver, il est très rarement utilisé, et la précédente condamnation à ce titre, avant celles de novembre et janvier, remontait à près d'un quart de siècle.

Rencontre dans un parking

Le procès des cinq membres des Proud Boys s'était ouvert en décembre dans un tribunal de la capitale fédérale. Ancien «président national» des Proud Boys, Enrique Tarrio, arrêté à Miami en mars 2022, n'était pas à Washington le 6 janvier, mais était soupçonné d'avoir dirigé l'attaque sur le temple de la démocratie américaine par des membres de cette organisation néofasciste.

Le fondateur de la milice d'extrême droite Oath Keepers, Stewart Rhodes, figurait parmi les membres de ce groupe à être reconnus coupables en novembre de «sédition».

Selon l'acte d'inculpation d'Enrique Tarrio, ce dernier s'était entretenu avec Stewart Rhodes le 5 janvier dans un parking souterrain de Washington et était resté en contact avec des membres des Proud Boys qui pénétraient dans le Capitole.

Quatre de ses affidés étaient eux accusés d'avoir directement pris part à l'assaut. Dans une vidéo de l'événement, l'un d'eux, Dominic Pezzola, peut être vu manipulant un bouclier anti-émeute - volé à la police - et brisant une vitre du Capitole.

Poursuites contre Trump recommandées

Lors de la froide journée d'hiver du 6 janvier 2021, des milliers de partisans du président Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection de 2020 qui avait vu perdre l'ex-magnat de l'immobilier. Une foule avait pris d'assaut le siège du Congrès américain, provoquant une onde de choc mondiale.

Près de deux ans après l'événement, une commission d'enquête parlementaire sur l'assaut avait recommandé que des poursuites pénales soient lancées contre l'ex-président Donald Trump, notamment pour appel à l'insurrection et complot à l'encontre de l'Etat américain.

Non contraignant, la décision n'en était pas moins historique, puisque visant un ancien chef d'Etat. Donald Trump avait immédiatement dénoncé une manœuvre visant selon lui à entraver sa nouvelle candidature à la présidence.

(ATS)

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