Immobilisme politique
La Suisse recule de douze places dans le classement climatique

La Suisse dégringole dans le classement climatique 2025 publié mercredi en marge de la COP29 à Bakou. Elle pointe dorénavant à la 33e place sur 63, en recul de douze places. La faute à un immobilisme au niveau de la politique climatique, selon Greenpeace et le WWF.
Publié: 20.11.2024 à 06:27 heures
Le refus du Parlement et du Conseil fédéral de mettre en œuvre l'arrêt de la CEDH illustre l'immobilisme des autorités en matière de protection du climat (archives).
Photo: GAETAN BALLY
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ATS Agence télégraphique suisse

Publié ce mercredi à la COP29 à Bakou, le classement climatique 2025 est un coup dur pour la Suisse qui perd douze place: 22e sur 63. Pour Greenpeace et le WWF, l'explication est simple: la faut à l'immobilisme politique. L'indice de performance sur le changement climatique (CCPI) est un classement publié chaque année par l'ONG German Watch, le New Climate Institute et le Climate Action Network. Il exprime la performance des pays dans différents domaines.

Avec son 33e rang, la Confédération évite de peu la note globale «faible» («low»). Elle atteint un classement «moyen» («medium») en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d'énergie. Mais sa note est plombée par les retards dans le développement des énergies renouvelables et, surtout, par l'insuffisance de sa politique climatique. Dans ce dernier domaine, elle se classe 48e et récolte la note «faible».

Inaction politique

Pour le WWF et Greenpeace, ce classement médiocre s'explique essentiellement par la réticence des autorités fédérales à mettre en œuvre des mesures plus ambitieuses pour l'atténuation du réchauffement climatique. Le rejet pur et simple du verdict de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) dans l'affaire des Aînées pour le climat Suisse illustre bien ce blocage.

Depuis l'adoption de l'Accord de Paris en 2015, qui fixe comme objectif de limiter le réchauffement mondial à 1,5 degré, la Suisse ne fait pas assez d'effort pour réduire les émissions carbone d'ici 2030, note l'ONG. Elle devrait doubler ses efforts de décarbonation sur son territoire.

Plusieurs lois et révisions relatives au climat entreront en vigueur l'an prochain. Le Conseil fédéral aurait eu la possibilité d'améliorer la situation par le biais d'ordonnances. Mais il a refusé d'utiliser cette possibilité. L'idée d'orienter davantage le secteur de la finance vers la protection du climat reste par exemple lettre morte, selon Greenpeace.

Pas de podium

«Dans l'élaboration de la loi climat et de la loi sur le CO2, le Conseil fédéral se contente d'effleurer le minimum nécessaire et ne respecte par conséquent ni la volonté populaire, ni ses engagements internationaux», relève Patrick Hofstetter, expert climat pour le WWF, cité dans un communiqué. «La politique climatique actuelle de la Suisse est un désaveu pour l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré», ajoute Georg Klinger de Greenpeace.

Ce classement, établi depuis 2005, s'intéresse à 63 pays et à l'Union européenne, qui, ensemble, sont responsables de plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.

Le podium reste pour l'instant vide. En effet, aucun des pays pris en compte ne met en œuvre les efforts nécessaires pour s'aligner sur l'objectif de limiter le réchauffement global à 1,5 degré. Le Danemark, les Pays-Bas et le Royaume-Uni occupent les meilleures places, tandis que les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et l'Iran sont en queue de peloton.

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