Le dirigeant de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, proche de Vladimir Poutine, a annoncé lundi envoyer trois de ses fils adolescents combattre en Ukraine, quelque jours après avoir critiqué le commandement militaire russe et appelé à l'utilisation d'armes nucléaires.
Depuis le début de la guerre, personne ne sait si des troupes de Kadyrov ont été déployés en Ukraine. Selon ses propres dires à la mi-mars, plus d'un millier de ses soldats seraient en Ukraine aux côtés de l'armée russe, apprend-on dans «La Presse».
«Le temps est venu (ndlr: pour eux) de s'illustrer dans une vraie bataille, et je ne peux que saluer leur détermination. Bientôt, ils partiront en première ligne et ils se trouveront dans les zones les plus difficiles de la ligne de contact», a-t-il écrit sur son compte Telegram. Dans son message, il a indiqué que ses enfants Akhmat, Eli et Adam, âgés respectivement de 16, 15 et 14 ans, suivaient «depuis longtemps» des entraînements militaires pour apprendre à utiliser «différentes armes».
«La mission d'un père est d'apprendre à défendre son pays»
Le dirigeant tchétchène a 14 enfants, selon son site officiel, mais des médias russes affirment qu'il en a sans doute plus.
«J'ai toujours pensé que la mission principale d'un père était d'enseigner à ses fils la piété et de leur apprendre à défendre leur famille, leur peuple et leur patrie. Qui veut la paix, prépare la guerre!», a-t-il encore écrit lundi.
Familier des déclarations outrancières, Ramzan Kadyrov a appelé samedi à utiliser «des armes nucléaires de faible puissance» en Ukraine, alors que l'armée russe éprouve des difficultés et a dû se retirer de la ville stratégique de Lyman.
«À mon avis, des mesures plus drastiques doivent être prises, jusqu'à la déclaration de la loi martiale dans les zones frontalières et l'utilisation d'armes nucléaires de faible puissance», a-t-il déclaré sur Telegram.
Appel sous le coup de l'émotion
Il a également critiqué le colonel-général russe en charge des opérations autour de Lyman, Alexandre Lapine, en jugeant que celui-ci n'avait pas fourni «les communications» et les «munitions nécessaires» aux soldats engagés dans la défense de cette ville de l'est de l'Ukraine.
Pour sa part, le Kremlin a jugé lundi que l'appel de Ramzan Kadyrov à utiliser des armes nucléaires de faible puissance avait été fait sous le coup de l'émotion.
«Dans les moments difficiles, les émotions doivent néanmoins être exclues de toute évaluation (ndlr: de la situation). Nous préférons faire des évaluations mesurées et objectives», a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Il a toutefois loué «la contribution héroïque» du dirigeant tchétchène dans l'offensive armée en Ukraine, où des centaines, voire des milliers de Tchétchènes ont été envoyés combattre.
La menace nucléaire plane
Ces dernières semaines, le Kremlin a fait planer la menace de l'utilisation d'armes atomiques en Ukraine.
Vendredi, le président Vladimir Poutine a affirmé que les Etats-Unis avaient établi un «précédent» en employant l'arme atomique contre le Japon en 1945.
(ATS)