Luisa S.* et Yannick S.*, deux activistes climatiques allemands de l'alliance Soulèvement de la dernière génération (Letzte Generation, en allemand) ont séché une audience au tribunal en novembre, après avoir bloqué une rue proche de Stuttgart. Leur demande au monde était: «Économiser le pétrole au lieu de forer». À la place de se rendre devant la justice, le couple était parti en vacances en Asie. Leur voyage long-courrier peu écologique ayant provoqué de nombreuses réactions, ils prennent à présent la parole pour se justifier.
La guerre, les protestations et les talibans
Leurs excuses invoquent différentes crises mondiales. Dans le journal allemand «Taz», ils expliquent avoir entrepris ce voyage en Asie, car il s'agissait du rêve de Luisa. Au lieu de prendre l'avion, ils voulaient initialement «traverser la route de la soie en train et en bus».
Mais cela n'a pas été possible. La raison? «Il y a actuellement trop de conflits cruels dans ce monde pour cela: la guerre d'agression russe, la guerre civile syrienne, les envahisseurs turcs dans le nord de l'Irak, la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan.»
Leurs «longues recherches» pour trouver une alternative aux vols long-courriers les ont menées dans une «impasse», se défendent-ils. Pourtant, leur vol Munich-Bangkok ont généré environ 1,4 tonne de CO2 par personne, et les militants climatiques en parlent comme d'une «montagne de gaz à effet de serre».
Le plus efficace serait de ne pas partir du tout
Les jeunes gens sont conscients que «le plus efficace aurait bien sûr été de ne pas faire le voyage du tout». Cependant, ils l'ont tout de même entrepris, car il existe d'autres moyens d'aller en Asie.
«Avec le train et le bus, nous ne nous serions pas arrêtés à Munich, nous aurions pu aller en Iran et prendre l'avion seulement là-bas», écrivent-ils. Ils disent avoir envisagé de faire ce trajet pour leur voyage de retour. Mais cela est impossible — à cause des «protestations et de leur répression brutale».
Le vol retour sera «le dernier de notre vie»
Luisa S. et son partenaire Yannick S. veulent donc rentrer chez eux en passant par la Turquie. Ce vol sera «le dernier de notre vie», déclarent-ils.
Leur projet de voyage a été découvert en raison de leur rendez-vous volontairement manqué au tribunal d'Allemagne. Les critiques ont immédiatement fusé, les accusant de double morale et d'hypocrisie.
*Noms connus de la rédaction