La peur règne en Europe. Les représentants de plusieurs Etats mettent en garde contre le président russe Vladimir Poutine, qui selon eux pourrait les attaquer après l'Ukraine.
Au niveau de l'OTAN, un changement interviendra bientôt. Après dix ans à la tête de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg quittera en effet son poste le 1er octobre.
Et c'est le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, du Parti populaire pour la liberté et la démocratie – un parti conservateur et libéral –, qui lui succédera. Qui est-il vraiment? Réponse en sept traits de personnalités.
Celui qui chuchote à l'oreille de Trump
Mark Rutte veut rendre l'OTAN encore plus efficace et renforcer la cohésion entre les membres de l'Alliance. Et en l'occurrence, augmenter les capacités de défense des pays de l'OTAN contre une éventuelle attaque de la Russie figure parmi ses priorités.
Mark Rutte a déjà eu affaire à la Russie lors du crash vol MH17 de la Malaysia Airlines, au cours duquel 173 Néerlandais, abattu en 2014 par un missile russe.
L'autre défi pourrait être la gestion de l'OTAN par Donald Trump, s'il était réélu président des Etats-Unis. Par le passé, Mark Rutte devrait toutefois réussir à maintenir un dialogue ouvert avec le républicain. Le tempérament du Néerlandais lui aurait même valu le surnom de «celui qui chuchote à Trump».
Celui qui est proche des gens
Lorsque la coalition de centre-droit de Mark Rutte a éclaté à l'été 2023, il a annoncé vouloir travailler à plein temps comme enseignant. Une profession que l'historien exerce jusqu'ici à temps partiel, une fois par semaine, et qu'il souhaite conserver, même en étant à la tête de l'OTAN.
Le Néerlandais a également la réputation d'être humain et proche des gens. Il préfère par exemple se rendre au travail à vélo ou au volant de sa vieille Saab. Et n'hésite pas saluer celles et ceux qui le croisent dans la rue.
Celui que la Suisse déçoit
Lorsque le Conseil fédéral a refusé de restituer 96 chars de combat de type Leopard 1 A5 au fabricant allemand Rheinmetall pour les livrer à l'Ukraine, Mark Rutte n'a pas hésité à marquer sa désapprobation: «Honnêtement, j'ai été vraiment déçu, et je trouve ça difficile à comprendre.»
D'autant que les Pays-Bas auraient été prêts à payer la remise en état des chars, stockés en Italie. Le pays a donc fait savoir qu'il ne voulait plus acheter d'armes et de munitions suisses et a appelé les autres Etats européens à augmenter la pression sur Berne.
Celui qui hésite
Dans la lutte contre Covid, Mark Rutte n'a pas offert sa meilleure prestation. Le gouvernement ayant trop longtemps misé sur le seul vaccin d'Astrazeneca, la campagne de vaccination a été lancée tardivement aux Pays-Bas. Geert Wilders, le chef du Parti pour la liberté, a qualifié cette politique de «chaotique». Mark Rutte a ensuite dû reconnaître plusieurs erreurs devant le Parlement.
Celui qui essuie des revers politiques
Cela fait presque 14 ans que Mark Rutte occupe le poste de Premier ministre des Pays-Bas. Mais depuis les élections perdues de novembre 2023, il n'assure plus que l'intérim jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement de droite.
La question le regroupement familial dans le domaine de l'asile, pour lequel il avait demandé un plafond, lui a valu un revers électoral. En 2021, sa coalition avait également éclaté en raison de l'affaire des allocations familiales, dans laquelle des milliers de familles avaient dû rembourser à tort des allocations familiales.
Celui qui reste discret
Mark Rutte garde sa vie privée loin du débat public. On sait juste qu'il vit seul, qu'il aime jouer du piano, faire du ski, lire Thomas Mann, qu'il n'a pas eu d'ordinateur personnel pendant longtemps et qu'il utilise un vieux téléphone portable.
Il avait par ailleurs une relation étroite avec sa mère, décédée il y a quatre ans dans une maison de retraite à l'âge de 96 ans.
Celui qui devra fédérer
Le secrétaire général de l'OTAN est le plus haut représentant de l'Alliance et est en contact avec les Etats membres. Il n'est pas lui-même responsable de l'armée. Cette tâche incombe au commandant suprême de l'OTAN, actuellement entre les mains de l'Américain Christopher G. Cavoli. Le secrétaire général de l'OTAN est toujours mandaté par les membres européens de l'OTAN, le commandant de l'OTAN par les Etats-Unis.