La presse américaine est toujours avide de polémique et Donald Trump qu’on parle de lui: un mélange tout trouvé pour un ancien président qui peine à faire passer son message et ne rate jamais une occasion de mettre de l’huile sur le feu.
Ainsi, alors que les livres «révélation» sur son mandat agité se multiplient, Donald Trump parle à tout le monde: à l’enquêteur Michael Wolff, qui en est à son troisième opus sur le Républicain, et au Washington Post, qu’il a pourtant souvent vilipendé comme étant un ramassis de «fake news».
Dans un enregistrement fuité, réalisé par les journalistes du «Washington Post» Carol Leonnig et Philip Rucker, Donald Trump a une fois de plus obtenu l’occasion de donner sa propre version de la réalité, notamment en ce qui concerne l’attaque par ses partisans du Capitole le 6 janvier.
Les deux journalistes l’ont interviewé en mars pour leur nouveau livre («I Alone Can Fix It: Donald J. Trump’s Catastrophic Final Year») et ont ainsi entendu le président déchu assurer «avoir vu beaucoup d’amour» au sein de la foule. Et l’ancien président de continuer: «Je l’ai entendu de la part de tout le monde. Beaucoup, beaucoup de gens m’ont dit que c’était une foule aimante».
«Ils sont juste venus pour montrer leur soutien»
Faisant fi des morts lors d’affrontements violents avec la police, de la présence de groupes paramilitaires et armés, Donald Trump préfère se souvenir de «la plus grande foule à laquelle j’ai jamais parlé». Une foule pacifiste acquise à ses mensonges sur les élections: «Ils sont juste venus pour montrer leur soutien parce qu’il se trouve que je crois que l’élection a été truquée comme aucune autre auparavant.»
Sur les cinq personnes tuées durant l’assaut du Capitole, siège du Congrès américain qui a été mis à sac par la foule en colère, l’un d’entre eux était un officier de police. Donald Trump a été visé par une procédure de destitution, pour la deuxième fois de son mandat, pour avoir incité la foule à «marcher sur le Capitole» et de se battre contre cette «élection volée». Face à un Sénat où siègent autant de Républicains que de démocrates, la procédure a été enterrée par ses soutiens du parti et il a donc été acquitté.
L’enquête commencera la semaine prochaine
Cela ne veut pas dire que le Congrès en a fini avec le président. La semaine prochaine, la commission d’enquête sur l’attaque du Capitole doit commencer ses travaux à la Chambre des représentants, dominée par les démocrates. Ces derniers s’étaient déchirés avec leurs homologues républicains qui estimaient qu’il n’y avait nul besoin d’une commission d’enquête, reprenant dans les grandes lignes le mantra de leur parti de minimiser l’attaque du Capitole comme une «manifestation globalement pacifique.»
Nancy Pelosi, qui préside la Chambre des représentants, avait rejeté deux candidats républicains pour le panel, tous deux sont considérés comme de fidèles partisans de Donald Trump. Le chef de la minorité républicaine de la chambre du Congrès, Kevin McCarthy avait ensuite menacé de boycotter la commission.
«C’est très sérieux», a estimé Nancy Pelosi. «Il s’agit de notre Constitution, il s’agit de notre pays. Il s’agit d’une attaque contre le Capitole qui, pour une raison quelconque, est déformée au détriment de la recherche de la vérité.» (euc/daj/ATS)