«Il est particulièrement bien traité»
Anders Breivik perd son procès pour traitement inhumain

L'extrémiste de droite norvégien, Anders Behring Breivik, qui avait tué 77 personnes en 2011, a perdu le nouveau procès qu'il avait intenté à l'Etat norvégien pour traitement inhumain. C'est ce qui ressort du jugement rendu jeudi par le tribunal d'Oslo.
Publié: 15.02.2024 à 17:47 heures
Anders Behring Breivik avait tué 77 personnes en 2011.
Photo: CORNELIUS POPPE

Anders Behring Breivik est-il traité de façon inhumaine en prison? La justice norvégienne a de nouveau conclu par la négative jeudi, et a débouté l'extrémiste de droite qui avait tué 77 morts en 2011. Détenu, seul, depuis 12 ans dans un quartier de très haute sécurité, Breivik attaquait l'Etat norvégien, affirmant que son isolement carcéral violait ses droits humains.

Au cours des cinq jours du procès qui s'est tenu début janvier dans le gymnase de la prison de Ringerike (sud-est), l'extrémiste aujourd'hui âgé de 45 ans, parfois en larmes, s'est présenté comme dépressif, dépendant au Prozac, et a accusé les autorités de vouloir le «pousser au suicide». De son côté, l'Etat a justifié le régime carcéral strict mais confortable de Breivik par sa dangerosité, affirmant qu'il présentait toujours «un risque absolument extrême de violence totalement débridée».

«Breivik bénéficie de bonnes conditions matérielles de détention et d'une relativement grande liberté au quotidien», a tranché la juge du tribunal d'Oslo, Birgitte Kolrud, dans son jugement. «Il paraît peu réaliste d'envisager des changements majeurs (de son régime carcéral, ndlr) car il est peu probable que l'on assiste à des changements significatifs dans le tableau des risques à court terme», a-t-elle estimé. Avant l'annonce du jugement, l'avocat de Breivik avait indiqué à l'AFP qu'il ferait appel en cas de revers en première instance.

«Breivik est particulièrement bien traité»

Le 22 juillet 2011, Breivik avait d'abord fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit morts, puis avait tué 69 autres personnes, des adolescents pour la plupart, en ouvrant le feu dans un camp d'été de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utøya. Il a été condamné en 2012 à la peine maximale alors en vigueur en Norvège, à savoir 21 ans de prison avec possibilité d'extension tant qu'il reste jugé dangereux.

En prison, il dispose de trois pièces individuelles – une cellule de vie, une d'études et une de gym – à l'étage supérieur et, à l'étage inférieur qu'il partage en alternance avec un autre détenu, d'une cuisine, d'un salon TV, d'une salle à manger et d'une pièce pour les visites.

Il a accès à un écran plat, une console de jeux Xbox ainsi qu'à trois perruches conformément à sa demande d'avoir un animal de compagnie. «Breivik est particulièrement bien traité», a témoigné le directeur de la prison, Eirik Bergstedt. Mais son avocat arguait que les autorités n'avaient pas mis en place de mesures suffisantes pour compenser son isolement, ses interactions humaines se résumant essentiellement à des contacts avec des professionnels (gardiens, avocats, pasteur).

(ATS)

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