Leonid Volkov, opposant russe en exil et ex-bras droit d'Alexeï Navalny, a été violemment agressé mardi soir devant son domicile à Vilnius. Le gouvernement lituanien a qualifié l'attaque de «choquante». Leonid Volkov a été «attaqué à l'extérieur de sa maison. Quelqu'un a brisé la vitre d'une voiture et l'a aspergé de gaz lacrymogène dans les yeux avant de commencer à frapper Leonid avec un marteau», a indiqué Kira Iarmich, l'ex-porte-parole d'Alexeï Navalny.
Agé de 43 ans, Leonid Volkov est l'une des principales figures de l'opposition russe et était l'un des lieutenants d'Alexeï Navalny, mort le 16 février à l'âge de 47 ans dans une colonie pénitentiaire de l'Arctique où il purgeait une peine de 19 ans de prison pour «extrémisme»
Sur l'opposition russe
Conduit aux urgences, M. Volkov a finalement pu regagner son domicile mais est blessé, a indiqué son épouse mercredi sur le réseau social X. "Nous sommes à la maison. Le bras de Leonid est cassé et il ne peut pas encore marcher", a écrit Anna Birioukova. Elle a diffusé des photos montrant les blessures subies par l'opposant, notamment un oeil au beurre noir, une marque rouge sur son front et du sang sur une de ses jambes.
Pas de suspect pour l'heure
Un porte-parole de la police lituanienne, Ramunas Matonis, a confirmé à l'AFP qu'un citoyen russe avait été agressé près de sa maison dans la capitale Vilnius à environ 22h00 heure locale (21h00 en Suisse). Aucun suspect n'a été identifié à ce stade et plus de détails sur cette agression doivent être communiqués mercredi matin, a précisé le porte-parole. Le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis a condamné une attaque "choquante" et assuré, dans un message sur X, que ses auteurs devront «répondre de leurs crimes"»
Cette agression survient près d'un mois après la mort d'Alexeï Navalny dans une prison russe en Arctique et à quelques jours de l'élection présidentielle en Russie, organisée de vendredi à dimanche, qui devrait consacrer un nouveau triomphe Vladimir Poutine, faute de véritables opposants.
«Poutine a tué Navalny. Et beaucoup d'autres personnes avant ça», avait écrit lundi sur les réseaux sociaux Leonid Volkov, qui était l'ancien chef de cabinet de l'opposant. Il présidait également jusqu'en 2023 la fondation anti-corruption fondée par Alexeï Navalny. Pays membre de l'Otan, la Lituanie accueille de nombreux Russes en exil et est un fervent soutien de l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe.
Risque d'être «tous tués»
Les dissidents russes qui se sont exprimés contre le Kremlin se plaignent souvent d'être la cible de menaces et d'attaques. Quelques heures avant son agression mardi, Leonid Volkov avait confié au média russophone indépendant Meduza être inquiet pour sa sécurité depuis la mort d'Alexeï Navalny.
«Le principal risque désormais c'est que nous soyons tous tués. Pourquoi, c'est une chose assez évidente», a-t-il déclaré d'après Meduza. Leonid Volkov s'est exilé en 2019 comme d'autres alliés d'Alexeï Navalny après l'ouverture par les autorités russes d'une enquête criminelle visant la fondation anti-corruption de l'opposant. Les multiples procès intentés contre Alexeï Navalny avaient été largement dénoncés comme étant une manière de le punir pour son opposition au président russe.
Depuis 2021, Moscou recherche Leonid Volkov pour son rôle dans l'organisation, conjointement avec Alexeï Navalny, de manifestations contre le pouvoir russe. Après la mort de l'opposant numéro un à Vladimir Poutine, à propos de laquelle une quarantaine de pays dont les Etats-Unis et ceux de l'Union européenne ont demandé une enquête internationale, Leonid Volkov a promis que l'équipe de l'opposant russe «n'abandonnerait pas» car «le bien l'emporte toujours sur le mal.» Il avait appelé les partisans d'Alexeï Navalny à «ne pas se décourager». «C'est ce qu'il attend de nous maintenant. Ce à quoi il a consacré sa vie doit gagner.»
«Nous n'abandonnerons pas»
«Nous n'abandonnerons pas», a déclaré mercredi l'opposant russe Leonid Volkov. Il s'exprimait quelques heures après avoir été agressé à proximité de son domicile de Vilnius, où il vit en exil.
«Nous allons travailler et nous n'abandonnerons pas», a indiqué sur Telegram l'ancien bras droit de l'opposant Alexeï Navalny, mort en détention en février en Russie, jugeant que l'agression dont il a été victime était "typique" du mode opératoire des hommes de main du président russe Vladimir Poutine.
(ATS)