Le guide touristique, identifié grâce à ses publications sur les réseaux sociaux par les autorités de la protection de la nature, a été condamné à une amende de 200'000 roupies (1000 dollars) pour cruauté envers les animaux. Cela représente environ 20 fois le salaire minimum mensuel.
«Il a été retrouvé grâce à son compte TikTok», a indiqué un fonctionnaire du tribunal vendredi. Les comptes de l'individu sur les réseaux sociaux ont depuis lors été supprimés, mais la vidéo circule toujours sur plusieurs plateformes.
Dans son clip de 20 secondes tourné dans la région de Habarana (centre-nord du Sri Lanka), l'homme n'apparaît pas à l'image mais filme depuis un véhicule bleu qui, pleins phares, va confronter et harceler un éléphant sauvage, manifestement effrayé. Le pachyderme, aveuglé, tente à reculons de se mettre à l'abri derrière un arbre.
«L'amende seule n'est pas suffisante»
L'audience des réseaux sociaux, outrée, a appelé à des mesures sévères contre le guide. «L'amende seule n'est pas suffisante pour dissuader ce type de cruauté, a estimé auprès de l'AFP Jayantha Jayewardene, spécialiste des éléphants d'Asie. Ils auraient dû confisquer son véhicule et lui interdire l'accès aux parcs animaliers.»
Selon la presse, il n'est pas rare que des guides touristiques, dans les parcs nationaux, aient recours à des pétards pour faire fuir des animaux sauvages qui, se sentant menacés par la présence de véhicules trop proches, deviennent dangereux.
Un animal sacré pas toujours protégé
L'an dernier, le Sri Lanka a renforcé les lois sur la protection de la faune et de la flore sauvages, incluant un dispositif visant à protéger ses éléphants, animaux sacrés dans le pays. La capture d'éléphants sauvages au Sri Lanka est une infraction pénale passible de la peine de mort, mais les poursuites sont rares.
Les défenseurs des animaux et spécialistes des pachydermes affirment qu'au cours des quinze dernières années, plus de 40 éléphanteaux ont été volés dans les parcs nationaux. Le population d'éléphants d'Asie sauvages du Sri Lanka, était estimée à 12'000 individus au début du XXe siècle. Il en reste moins de 7000 aujourd'hui, selon le dernier recensement.
L'espèce est en danger au niveau mondial, selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui estimait la population à environ 50'000 individus en 2018.
(ATS)