La Russie doit se rendre à l'évidence: les sanctions occidentales sont efficaces. Un rapport gouvernemental ayant fait l'objet d'une fuite montre que la stratégie de puissance des Russes ne fonctionne pas. Dans le sillage de l'invasion ukrainienne, le Kremlin voulait regagner de l'influence dans les anciennes nations soviétiques et renforcer les relations économiques internationales. Mais cette stratégie, imaginée par le chef du Kremlin Vladimir Poutine, ne fonctionne pas.
Un bilan négatif révélé
Le Premier ministre russe, Mikhaïl Michoutine, a récemment dressé un bilan négatif lors d'une réunion stratégique secrète. La guerre en Ukraine devait assurer le pouvoir de la Russie sur la scène mondiale, mais l'analyse démontre que ce n'est pas le cas. Les sanctions occidentales ont des effets pervers. C'est ce que rapporte le «Financial Times».
Représentants gouvernementaux, cadres supérieurs de grandes entreprises… Lors de la réunion, toute l'élite russe était présente. Parmi elle, se trouvaient également des personnalités comme l'intellectuel fasciste Alexandre Douguine et le politologue Sergueï Karaganov, favorable à une attaque nucléaire.
L'Occident détourne le pouvoir russe
Afin de ramener la Russie et l'Asie centrale à l'époque soviétique, Poutine prévoit de créer un bloc économique eurasien. Mais si Moscou doit en devenir le centre, ce plan est encore loin d'être abouti.
Selon le Premier ministre, les sanctions occidentales ont largement été adoptées en Asie. Pourtant, dans leur plan, les Russes comptent sur les pays asiatiques comme alliés essentiels. L'Occident a proposé aux pays en question des alternatives pour contourner l'influence de Moscou. Parmi celles-ci: un accès aux marchés internationaux ainsi qu'aux chaînes d'approvisionnement, poursuit le «Financial Times».
Chantage des partenaires traditionnels
La Russie dépend de ses alliés traditionnels pour contourner les sanctions occidentales. L'Ouzbékistan et le Tadjikistan ont toutefois compris qu'ils pouvaient tirer profit de la situation. Résultat? Des inconvénients considérables pour les Russes. Les anciennes républiques soviétiques exigent, en contrepartie de leur soutien, des relocalisations de production, des changements de site ou des commissions.
Le «Financial Times» cite le Kazakhstan comme exemple, car le pays se montre très orienté vers l'Occident. Par exemple, l'anglais s'impose de plus en plus comme deuxième langue et supplante le russe. D'autres pays du Sud global prennent également leurs distances pour ne pas être eux-mêmes sanctionnés.