Protection des espèces
La France propose un sanctuaire européen pour les orques de Marineland

La France propose la création d'un sanctuaire marin européen pour les orques et dauphins de Marineland d'Antibes. La ministre Agnès Pannier-Runacher s'oppose au transfert vers Loro Parque à Tenerife, suscitant le débat sur l'avenir de ces cétacés en captivité.
Publié: 14.02.2025 à 16:15 heures
Photo: KEYSTONE
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AFP Agence France-Presse

La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé vendredi son intention de proposer à ses homologues espagnol, italien et grec la création d'un sanctuaire marin européen, alors que l'avenir des orques et des dauphins du Marineland d'Antibes (sud-est de la France) fait polémique.

La direction du parc zoologique, qui a définitivement fermé début janvier, a annoncé cette semaine qu'elle s'apprêtait à déposer une demande de transfert de ses deux orques, Wikie (23 ans) et son fils Keijo (11 ans), vers le delphinarium de Loro Parque à Tenerife, dans l'archipel espagnol des Canaries. Cette annonce a provoqué la colère des associations de défense des animaux. One Voice a ainsi dénoncé les conditions de vie des orques de Loro Parque, assurant qu'elles seraient pires qu'à Marineland.

Pour Sea Shepherd France, la poursuite de leur exploitation commerciale dans ces conditions constituerait une «trahison fondamentale de l'esprit» de la loi de 2021 sur le bien-être animal, qui interdit à partir de décembre 2026 les spectacles et le maintien en captivité des cétacés en France.

Au printemps 2024, le ministère de la Transition écologique avait reçu cinq propositions de sanctuaires à l'occasion d'un appel à déclaration d'intérêt pour trouver une solution pour Wikie et Keijo. En relevant qu'aucun n'était prêt, le rapport du ministère avait laissé entrevoir un départ vers Loro Parque, faute de mieux.

Un sanctuaire européen

En novembre, lorsqu'elle s'était opposée à un départ vers un parc japonais, Mme Pannier-Runacher avait évoqué la possibilité d'un parc respectant «la réglementation européenne». Mais vendredi elle a assuré qu'elle s'opposerait «à tout transfert dans un site qui n'est pas adapté pour accueillir des dauphins ou des orques».

«Je vais saisir mes homologues espagnol, italien et grec pour leur proposer de travailler sur un projet de sanctuaire», a-t-elle poursuivi, dans une vidéo sur les réseaux sociaux. «La Grèce a un projet de sanctuaire, l'Italie a un projet de sanctuaire, et je crois que tous les quatre ensemble, on peut peut-être y arriver. Je ne vous dis pas que ça va marcher, mais qui ne tente rien n'a rien».

Nées et élevées en captivité, les deux orques ne sont pas en mesure de survivre seules en pleine mer. Sea Shepherd France assure avoir proposé un site en France, sur lequel le ministère des Armées a mis son veto. L'ONG travaille aussi avec d'autres associations et experts internationaux à des alternatives en Europe, où des projets «déjà bien avancés» se heurtent surtout à des verrous administratifs.

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