«On ne va pas reculer!»
Gérald Darmanin furieux après une nouvelle attaque de prison française

Trois véhicules ont été incendiés devant la prison de Tarascon, dans le sud de la France. Cette attaque s'inscrit dans une série d'incidents visant des établissements pénitentiaires depuis dimanche, incluant des tirs de kalachnikov à Toulon.
Publié: 16.04.2025 à 09:40 heures
Gérald Darmanin visite la prison de Toulon-La Farlède, dans le sud de la France, le 15 avril 2025.
Photo: IMAGO/ABACAPRESS
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AFP Agence France-Presse

Trois véhicules ont été incendiés tôt mercredi devant la prison de Tarascon dans le sud de la France, au lendemain d'attaques contre plusieurs établissements pénitentiaires. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dénoncé une tentative de «déstabiliser l'Etat en l'intimidant».

Les incendies se sont produits sur un parking «isolé, réservé aux personnels, grillagé et à l'accès sécurisé par un digicode», a expliqué à l'AFP le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau. A priori aucune inscription n'a été retrouvée sur les lieux, a-t-il précisé.

Un autre véhicule, appartenant à un surveillant de la prison, a par ailleurs été incendié dans la nuit devant le domicile de celui-ci, a déclaré à l'AFP Jessy Zagari, délégué régional du syndicat FO Pénitentiaire.

Des tirs de kalachnikov

En région parisienne, des inscriptions «DDPF», pour «droits des prisonniers français», un sigle ayant déjà été utilisé pour des établissements pénitentiaires, ont été découvertes dans le hall d'un immeuble où habite une surveillante pénitentiaire à Villenoy, où un début d'incendie a aussi été constaté, selon une source policière.

Depuis dimanche, une série d'attaques, parfois accompagnées de mystérieuses inscriptions, a visé des établissements pénitentiaires, avec des incendies de véhicules et même des tirs de kalachnikov contre la porte de la prison de Toulon (sud-est).

Le parquet national antiterroriste s'est saisi mardi de l'enquête pour tenter d'identifier les auteurs de ces faits. Toutes les hypothèses sont envisagées, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

«On ne va pas reculer»

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a estimé mercredi qu'il y avait «manifestement des gens qui essaient de déstabiliser l'Etat en intimidant». «Ils le font parce que nous prenons des mesures contre le laxisme qui existait peut-être jusqu'à présent dans les prisons», a-t-il relevé, alors que le gouvernement est engagé dans une lutte contre le narcotrafic.

Gérald Darmanin a le projet de mettre à l'isolement les 100 plus gros narcotrafiquants dans une prison de haute sécurité. Les parlementaires examinent parallèlement une loi pour «sortir la France du piège du narcotrafic», qui prévoit notamment la création d'un Parquet national anticriminalité organisée.

«C'est une intimidation grave et on essaie de voir si l'Etat va reculer, c'est ça qui se passe», a-t-il ajouté. «On ne va pas reculer parce que d'abord on ne menace pas l'État, parce que si l'Etat recule, il n'y a plus rien, il n'y a pas de protection des Français», a-t-il ajouté.

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