Prisons françaises attaquées
«La réponse de l'Etat devra être implacable!»

Une vague d'attaques a frappé des prisons françaises, avec des incendies de véhicules et des tirs d'armes lourdes. Le syndicat FO Justice dénonce une 'attaque frontale contre la République' et exige une réponse immédiate de l'État.
Publié: 15.04.2025 à 11:37 heures
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Dernière mise à jour: 15.04.2025 à 11:40 heures
Un agent de l'administration pénitentiaire du centre de Vendin-le-Vieil, le 10 avril 2025. (Image d'iilustration)
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Plusieurs établissements pénitentiaires ont fait l'objet d'incendies de véhicules et celui de Toulon a été visé par des tirs à l'arme automatique dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué l'entourage de Gérald Darmanin.

«La République est confrontée au narcotrafic et prend des mesures qui vont déranger profondément les réseaux criminels», a écrit sur X Gérald Darmanin, après les attaques qui ont visé plusieurs établissements pénitentiaires.

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«Elle est défiée et saura être ferme et courageuse», a ajouté le garde des Sceaux. Plusieurs établissements pénitentiaires ont fait l'objet d'incendies de véhicules depuis le week-end et celui de Toulon a été visé par des tirs à l'arme automatique dans la nuit de lundi à mardi.

Bruno Retailleau a demandé mardi aux préfets de «renforcer sans délai la protection des agents et des établissements» après les attaques qui ont visé plusieurs établissements pénitentiaires. «La réponse de l'Etat devra être implacable. Ceux qui s'en prennent aux prisons et aux agents ont vocation à être enfermés dans ces prisons et surveillés par ces agents», a poursuivi sur X le ministre de l'Intérieur, condamnant "des attaques inacceptables».

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Gérald Darmanin doit se rendre dans l'après-midi au centre pénitentiaire de Toulon pour apporter son soutien aux agents sur place.

Les attaques semblent coordonnées

Selon une source proche du dossier, «tout cela semble coordonné et manifestement en lien avec la stratégie contre le narcobanditisme du ministre». Selon un communiqué du syndicat pénitentiaire FO Justice, «des véhicules ont été brûlés, des portes d'entrée incendiées et même visées par des tirs d'armes lourdes».

Trois véhicules, dont deux appartenant à des agents pénitentiaires, ont été incendiés lundi soir sur le parking de la maison d'arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis), selon une source policière. Un bidon d'hydrocarbure de cinq litres a été retrouvé sur place.

Les images de vidéosurveillance ont permis de voir que les deux auteurs ont pénétré dans l'enceinte en passant par une butte de terre, incendiant chacun un véhicule, le troisième a été atteint par propagation. Selon une autre source policière, les établissements de Nanterre (Hauts-de-Seine), Aix-Luynes (Bouches-du-Rhône) et Valence (Drôme) ont aussi été touchés par des incendies de véhicules, dont certains avaient préalablement été tagués.

«Une attaque frontale contre notre institution»

Au centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède (Var), 15 impacts ont été relevés sur la porte de l'établissement après une «attaque à l'arme lourde, de type Kalachnikov», a affirmé FO Justice sur X. Au centre pénitentiaire d'Aix-Luynes, deux véhicules ont été incendiés, «ainsi que le portail de l'Eris (Equipe régionale d'intervention et de sécurité, NDLR) visé directement», selon la même source.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des incendies ont aussi touché le parking de l'Ecole nationale de l'administration pénitentiaire (Enap) et le centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), selon plusieurs sources proches du dossier. «Ces actes criminels sont une attaque frontale contre notre institution, contre la République et contre les agents qui la servent au quotidien», a dénoncé FO Justice, exigeant «une réponse forte, immédiate et sans ambiguïté de l'État».

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«On attend une action coordonnée par les ministres de la Justice et de l'Intérieur», a de son côté déclaré à l'AFP Wilfried Fonck, secrétaire national de l'Ufap Unsa Justice, soulignant que l'administration pénitentiaire n'avait «pas les forces humaines pour assurer la sécurisation aux abords des établissements 24 heures sur 24». 

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