L'actrice française Judith Godrèche a mis jeudi en cause le comportement à son encontre du réalisateur Jacques Doillon, lorsqu'il la dirigeait et qu'elle était âgée de quinze ans, au lendemain de l'annonce d'une enquête contre un autre cinéaste qu'elle accuse, Benoît Jacquot.
Le parquet de Paris a ouvert cette enquête après la plainte pour viols sur mineur de la comédienne contre Benoît Jacquot, qui a 25 ans de plus qu'elle, l'a dirigée à l'écran et a entretenu durant plusieurs années une relation avec elle à partir de ses 14 ans. Jeudi, l'actrice a réitéré sur la radio France Inter ses accusations contre ce cinéaste et mis en cause un autre réalisateur de la même génération, Jacques Doillon, 79 ans.
Les faits qu'elle a évoqués remontent au tournage de «La fille de 15 ans», sorti en 1989, et tourné alors que Judith Godrèche avait 15 ans, et était en couple avec Benoît Jacquot.
En présence de Jane Birkin
Elle a relaté une scène d'intimité tournée avec Jacques Doillon, en présence de Jane Birkin, qui était alors la compagne du réalisateur. «Tout d'un coup, il décide qu'il y a une scène d'amour, une scène de sexe entre lui et moi», a-t-elle raconté. «J'enlève mon pull, je suis torse nu, il me pelote, me roule des pelles», a-t-elle ajouté. Interrogée pour savoir si M. Doillon avait «abusé» d'elle, elle a acquiescé.
Jeudi, Le Monde publie par ailleurs de nouveaux témoignages sur le comportement de Benoît Jacquot, auteur des «Adieux à la reine» ou de «Journal d'une femme de chambre». L'actrice et scénariste Julia Roy, qui a 42 ans de moins que lui et a joué dans quatre de ses films, y dénonce des «violences verbales et physiques»: insultes et menaces, coup de pied et gifle, jet de chaise et de vaisselle.
L'actrice et réalisatrice Isild le Besco, qui a tourné six films avec Benoît Jacquot, a transmis un texte au quotidien où elle évoque des «violences psychologiques ou physiques». Ni Benoît Jacquot ni Jacques Doillon n'ont pu être joints dans l'immédiat par l'AFP.
Dans Le Monde, Benoît Jacquot, 77 ans, évoque «un coup de pied au cul» à Julia Roy, et nie toute violence physique à l'égard d'Isild le Besco. Ces témoignages viennent s'inscrire dans le sillage d'autres accusations du #MeToo du cinéma français, qui ont visé ces dernières semaines d'autres personnalités importantes du 7e art.
Gérard Depardieu, mis en examen pour viols depuis fin 2020, a ainsi été cloué au pilori pour des séquences tournées en Corée du Nord, où il multiplie propos misogynes et insultants en s'adressant à des femmes.
(AFP)