À chacun ses modèles et ses références. Marlène Schiappa, elle, s’est sentie inspirée par l’actrice et célébrité américaine Pamela Anderson. C’est du moins ce qu’elle dit dans l’entretien accordé à «Playboy», publié ce jeudi 6 avril. Le magazine est aujourd’hui un mook trimestriel dans sa version française. Sa sortie va tamponner, ce jeudi, avec la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
Mais Le Figaro Madame en publie de larges extraits. Et la blonde Pamela est bien au centre de la conversation: «J’ai regardé le doc sur Pamela Anderson sur Netflix explique Marlène Schiappa, 40 ans. Elle voulait donner son propre point de vue et se réapproprier son parcours avec ses mots. Elle expliquait comment pour elle avoir posé dans «Playboy» fut quelque chose de positif dans sa vie et dans sa trajectoire.»
La polémique médiatique bat son plein depuis que l’entretien accordé par celle qui fut longtemps chargée de l’égalité Femmes-Hommes sous la première présidence Macron a commencé à faire le «buzz».
La dernière en date à enfoncer le clou, après un recadrage en bonne et due forme de Marlène Schiappa par la première ministre Élisabeth Borne, est celle qui lui a succédé sur les dossiers féministes au gouvernement, Isabelle Rome: «Pourquoi avoir choisi 'Playboy' pour faire avancer le droit des femmes alors que ce magazine est un condensé de tous les stéréotypes sexistes?», lâche-t-elle, accusatrice.
«Nous sommes en plein dans la culture de la femme-objet. De même, 'Playboy' a une histoire: je rappelle que son fondateur, Hugh Hefner, a été poursuivi pour agression sexuelle. À un moment donné, il faut choisir ses supports. Je rejoins donc la première ministre, Élisabeth Borne: apparaître dans 'Playboy' n’est pas approprié».
Surtout du froufrou
Les photos qui ont fait couler tant d’encre avant parution sont, pour l’essentiel, des images glamours en robe blanche, pleine de froufrou, et assez «olé olé». Le directeur de «Playboy» a raconté qu’il avait tenté en vain de convaincre Marlène Schiappa de poser avec un sein nu, comme «La liberté guidant le peuple», le tableau célèbre d’Eugène Delacroix.
Rien de tel ici. «La femme politique a donc accepté de se prêter à une séance photo au sein du studio de Stéfanie Renoma, situé dans le XVIe arrondissement, et d’accorder un entretien au média, raconte «Madame Figaro». Une conversation qui avait pour thème «la liberté des femmes et le féminisme».
Et Marlène Schiappa de justifier: «Moi, je fais partie des gens qui pensent que la liberté sexuelle des femmes est une chose très importante, n’en déplaise aux autres rétrogrades, les femmes doivent pouvoir faire exactement ce qu’elles veulent, a-t-elle assuré. Si elles veulent s’habiller en nonnes et ne jamais rencontrer d’hommes, c’est leur choix et il faut les soutenir. Si elles ont envie de poser nues dans un magazine aussi.» Avant d’ajouter: «La question de la liberté sexuelle est pour moi une question politique.»
La ministre de l’Économie solidaire n’avait sans doute pas anticipé l’émotion suscitée par son entretien, en pleine bataille sociale sur les retraites. Pourra-t-elle, demain, continuer d’échanger avec les responsables associatifs de son secteur, qui ne manqueront pas d’ironiser sur «Playboy»? Marlène Schiappa préfère rappeler qu’elle a, elle-même, été victime trois fois d’agressions sexuelles. Et qu’elle entend bien affronter l’opprobre public.
Comme Pamela Anderson, devenue quasi française puisqu’elle vit avec le footballeur Adil ami: «Quand vous êtes harcelée dans l’espace public par des hommes qui vous empêchent de passer, quand des hommes vous touchent sans avoir obtenu votre consentement, ces comportements entravent votre capacité à vous épanouir dans votre vie sexuelle puisque vous la vivez sur la base de traumas vécus en étant agressée complète la ministre française. Cette question de la protection des femmes face à la violence est donc fondamentale.»
A quand, un épisode d’Alerte à Malibu avec Marlène Schiappa et Pamela?