Le tribunal correctionnel de Besançon a rendu son verdict vendredi: Jonathann Daval a été relaxé des accusations de dénonciation calomnieuse émises par sa belle-famille: «Les dénonciations n'ont pas eu l'aspect de spontanéité exigé par la loi», a notamment estimé le juge Guillaume Law de Lauriston. L'ancien informaticien de 40 ans a écouté la lecture du jugement en visio-conférence depuis la prison d'Ensisheim (Haut-Rhin) où il est incarcéré.
L'homme purge actuellement une peine de 25 ans de réclusion pour le meurtre de son épouse Alexia. Il était poursuivi pour dénonciation calomnieuse par les parents de la victime, leur fille Stéphanie et son mari, qui ont par conséquent été déboutés de leurs demandes.
Jonathann Daval encourait cinq ans de prison, une peine qui aurait de toute façon été confondue avec sa condamnation pour meurtre. Sa belle-famille demandait 60'000 euros de dommages et intérêts, dont 30'000 euros pour le beau-frère de la victime, 10'000 euros pour la soeur et 10'000 euros pour chacun des parents.
Durant l'enquête, Jonathann Daval avait dans un premier temps admis être l'auteur du meurtre de sa femme, avant de se rétracter et d'accuser son beau-frère d'avoir étranglé Alexia. La famille aurait alors passé «un pacte secret pour étouffer l'affaire», affirmait-il. Six mois plus tard, celui-ci avait finalement reconnu avoir menti et avoué à nouveau le meurtre de son épouse.
Il est «temps de refermer définitivement ce dossier Daval»
Tout en reconnaissant «l'immoralité rare» des accusations de Jonathann Daval envers sa belle-famille, le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, avait requis la relaxe, lors de l'audience le 10 avril dernier. Il avait estimé qu'il était «temps de refermer définitivement ce dossier Daval d'un côté comme de l'autre».
Jonathann Daval a étranglé son épouse Alexia dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône). Le lendemain, il a transporté son corps dans un bois avant d'y mettre le feu et de donner l'alerte, soutenant que sa femme n'était pas revenue de son jogging. Le corps d'Alexia avait été retrouvé deux jours plus tard.
Pendant trois mois, Jonathann Daval avait montré le visage d'un veuf éploré dans les médias, avant d'être confondu en pleine vague #MeToo, une affaire qui avait ému et passionné les Français.
(ATS)