Mardi, une attaque armée contre un fourgon de transport de prisonniers a eu lieu dans le nord de la France. Deux agents pénitentiaires français âgés de 52 et 34 ans ont été tués et trois autres blessés. Selon des sources policières, les agents devaient transporter un détenu de Rouen à Évreux. Les assaillants ont intercepté le véhicule à un péage d'Incarville, dans le nord de la France. Le détenu a été libéré et a pris la fuite avec les auteurs de son évasion.
Une source proche du dossier a déclaré à l'AFP que le détenu évadé s'appelait Mohamed A.*. Il serait né en 1994. Selon le journal «Le Figaro», on le surnomme «La Mouche». L'homme aurait été condamné à plusieurs reprises pour des délits liés à la drogue et des tentatives de meurtre.
Sur l'attaque du fourgon
La mère et l'avocat du prisonnier s'expriment
L'avocat du détenu en fuite, Hugues Vigier, s'est exprimé sur l'action présumée de son client auprès de la chaîne de télévision BFMTV. «Tout d'abord, je voudrais dire que je suis abasourdi. Stupéfait qu'il soit impliqué dans cette tragédie.» Le juriste se dit surpris que le trentenaire soit capable d'une telle «tragédie». «Une telle escalade est choquante.» L'avocat de la défense insiste: les condamnés doivent assumer leurs actes. «Ils ne peuvent pas se soustraire à leur responsabilité.»
Plus tard, la mère du détenu a également pris position sur l'évasion de son fils sur RTL. La libération de son fils et l'attaque contre le personnel pénitentiaire l'ont frappée sans crier gare. «Je ne comprends tout simplement pas», a-t-elle avoué. «Comment peut-on ôter deux vies comme ça?»
Comme son fils a déjà été transféré plusieurs fois dans différentes prisons, elle souhaiterait qu'il soit condamné «une fois pour toutes». Elle a en outre expliqué à la chaîne de télévision que son fils ne lui parlait plus à l'heure actuelle.
«Ils n'ont pas hésité à tirer sur les agents»
L'attaque du fourgon a été menée par un commando composé de plusieurs malfaiteurs «équipés d'armes lourdes», qui ont utilisé deux véhicules. «Ils n'ont pas hésité à tirer sur les agents», indique-t-on dans les milieux gouvernementaux. Pour l'arrêter, les malfaiteurs auraient percuté le fourgon. L'un de leurs véhicules a été retrouvé calciné peu après les faits. La procureure en charge de l'affaire part du principe que le véhicule a été volé. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a convoqué une cellule de crise au sein de son ministère après l'attaque.
La procureure de Paris, Laure Beccuau, a présenté mardi soir ses condoléances aux familles des deux victimes. «La première victime était âgée de 52 ans et père de jumeaux nés en 2003. Le second policier, âgé de 34 ans, était marié et attendait la naissance d'un enfant», a précisé Laure Beccuau. Des centaines de policiers participent actuellement à la recherche des fugitifs. Les auteurs risquent, le cas échéant, une peine de prison à vie, a souligné la procureure.
Dans un communiqué, le ministre de la Justice Dupond-Moretti a affirmé: «Nous ferons tout – et je dis bien tout – pour retrouver les auteurs de ce crime odieux. Ce sont des personnes pour qui la vie n'a aucune valeur. Nous les traquerons et ils seront punis à la hauteur du crime.»
*Nom modifié