Des profils génétiques distincts
Un couple de loups inédit attise les tensions en France

La présence en France d’un couple inédit de loups issus de souches génétiques distinctes ravive les tensions entre protecteurs de la biodiversité et éleveurs inquiets. Que faire?
Publié: 21.03.2025 à 17:46 heures
Le couple de loups mobilise les pour et les contre cet animal (Photo prétexte).
Photo: CHRISTIAN BRUN
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ATS Agence télégraphique suisse

Une «chance immense» ou une «menace» à «stopper»? La présence en France d'un couple de loups, de souches génétiques différentes, ravive un débat enflammé entre défenseurs de la faune sauvage et éleveurs.

C'est une association de défense de la nature, Carduelis, qui a révélé leur découverte sur le plateau de Millevaches, dans le sud-ouest du pays, il y a deux semaines. La préfecture de Corrèze a confirmé jeudi la présence des «deux individus de l'espèce loup, un mâle, d'une lignée germano-polonaise et une femelle d'une lignée italo-alpine».

Il faut le protéger

Pour Carduelis, c'est une information essentielle, car «un individu, présent ou à venir, issu d'un croisement génétique entre deux lignées européennes différentes serait une première en France». «C'est une chance immense, car ça aurait pu ne jamais arriver. Ça permet un brassage génétique», a déclaré mercredi à l'AFP l'une de ses représentantes, Carmen Munoz Pastor, lors d'une manifestation devant la préfecture qui s'est transformée en face-à-face tendu avec une cinquantaine d'éleveurs.

Ce couple de loups doit dont être protégé, notamment face aux tirs de défense autorisés par les services de l'Etat, a plaidé la présidente de l'association de défense des animaux One Voice, Muriel Arnal. «Le mâle a déjà été blessé, a-t-elle rapporté. Il y a énormément de haine de la part de certains éleveurs alors que les loups continuent à revenir en France naturellement. Nous sommes ici pour dire 'Stop', parce qu'ils ne sont que deux dans cet immense plateau et il y a la place pour tout le monde». La préfecture a pourtant maintenu l'autorisation de tirs de défense simple pour 25 éleveurs.

Au-delà de la France, l'Union européenne cherche à mieux protéger le bétail dans un contexte d'augmentation de la population des loups. Sous pression des éleveurs, les pays européens se sont mis d'accord fin 2024 pour abaisser la protection du loup: la Convention de Berne, qui assure la protection de la faune, a approuvé un déclassement du statut de protection du loup, qui va passer d'espèce «strictement protégée» à «protégée».

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