Des apéros géants organisés
«Ce sale raciste est mort»: des opposants fêtent le décès de Jean-Marie Le Pen

Le décès de Jean-Marie Le Pen, figure controversée de l'extrême droite, a provoqué des manifestations de joie dans plusieurs villes de France. Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, dénonce des scènes «honteuses».
Publié: 08.01.2025 à 05:16 heures
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Des centaines de personnes se sont réunies dans plusieurs villes de France pour célèbrer le décès de Jean-Marie Le Pen.
Photo: keystone-sda.ch

Fumigènes, feux d'artifice, bouteilles de champagnes, embrassades et slogans antifascistes: plusieurs centaines d'opposants à Jean-Marie Le Pen se sont rassemblés mardi soir 8 janvier dans différentes villes de France pour célébrer le décès de cette figure de l'extrême droite

«Ce sale raciste est mort», disait à Paris une pancarte brandie dans la foule de quelques centaines de personnes qui s'est formée en début de soirée place de la République. «La jeunesse emmerde le Front national», scandaient des participants. Les manifestants ont répondu aux appels du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et du collectif Les inverti.e.s pour selon eux «célébrer surtout la mort d'un symbole plus que la mort d'un homme», rapporte France Inter. 

«Les voeux ça marche!»

L'ambiance était aussi festive à Lyon où, selon la préfecture, 600 personnes étaient réunies. Plusieurs tags injurieux ont été laissés sur les murs de la ville, notamment «Mort au con» et «Le Pen, tu dois cramer pour rentrer dans l'urne».

A Marseille aussi, entre 200 et 300 personnes étaient présentes pour faire la fête, selon des journalistes de l'AFP. «C'est la mort d'un personnage qu'on déteste, parce qu'il était misogyne, raciste, négationniste, antisémite et tout ça. Il faut célébrer quand les personnages aussi haineux meurent», a expliqué Louise Delporte, une étudiante en sciences politiques de 20 ans, à l'agence de presse française.

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Il n'y a pas que dans la rue que la fête s'est déroulée. Philippe Poutou, ancien candidat à la présidentielle pour le NPA n'a pas pu cacher sa joie à l'annonce du décès de Jean-Marie Le Pen: «C'est dingue, les voeux ça marche!», a-t-il écrit sur la plateforme X. Il a continué en jouant sur l'humour noir et en rappelant que les idées du «Menhir» n'étaient quant à elles par mortes. 

Le Ministre de l'Intérieur en colère

«Rien, absolument rien ne justifie qu'on danse sur un cadavre. La mort d'un homme, fût-il un adversaire politique, ne devrait inspirer que de la retenue et de la dignité. Ces scènes de liesse sont tout simplement honteuses», a commenté le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur X.

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Plus tôt dans la journée, il avait publié un message à l'annonce du décès de Jean-Marie Le Pen: «Aujourd’hui, une page de l’histoire politique française se tourne. Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir de Jean-Marie Le Pen, il aura incontestablement marqué son époque. J’adresse toutes mes condoléances à Marine Le Pen et à ses proches.»

Jean-Marie Le Pen, figure de l'extrême droite française, est mort mardi à l'âge de 96 ans en région parisienne, dans un établissement où il avait été admis il y a plusieurs semaines.

Des manifestations monstres avaient été organisées à travers la France au printemps 2002 contre sa qualification au second tour de l'élection présidentielle qui l'avait opposé à Jacques Chirac. Il avait été condamné à plusieurs reprises, notamment pour contestation de crime contre l'humanité, incitation à la haine raciale, injures homophobes.

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