«Compliqué, mais on y arrive»
À la frontière suisse, des Français sont contraints de vivre dans des parkings

La commune des Fourgs, à la frontière suisse, attire de plus en plus de Français en quête d'opportunités. Cette ruée vers l'«eldorado suisse» provoque une flambée des prix immobiliers, poussant certains à vivre dans des parkings. Le maire agit.
Publié: 16.12.2024 à 10:32 heures
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Dernière mise à jour: 16.12.2024 à 11:59 heures
Dans le Doubs, des Français sont obligés de vivre dans des camping-cars ou des camions. (Illustration).
Photo: NurPhoto via Getty Images
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Solène MonneyJournaliste Blick

Perchée à 1000 mètres d'altitude, la commune des Fourgs dans le Doubs accueille de plus en plus de Français en quête de l'«eldorado suisse», relate «Le Parisien» dimanche 15 décembre. Située à seulement un kilomètre de la frontière helvétique, elle semble idéale pour les travailleurs frontaliers. Problème, les prix des logements ont flambé, forçant certains travailleurs à vivre dans des conditions précaires afin d'économiser. Une dizaine de camping-cars a déjà élu domicile sur un parking au pied des pistes de ski. 

Le quotidien français prend pour exemple le cas de Geoffrey, originaire de la région parisienne qui est arrivé dans le Doubs, il y a un mois. A la recherche d'un emploi dans la pâtisserie, le Français a déjà déposé plusieurs CV du côté de Neuchâtel et Lausanne. En attendant, il vit dans un camion: «c’est un peu plus compliqué, mais on y arrive. Et pour le confort, j’ai un chauffage, je suis bien isolé, il n’y a aucun problème.»

Un «afflux massif»?

Roger Belot, maire des Fourgs tire la sonnette d'alarme: «Avec la Suisse toute proche, les logements deviennent introuvables. Dès qu’une maison ou un appartement est à louer, ça part dans la journée. Donc les prix augmentent et les logements se raréfient.» Et concernant les caravanes? «Ce phénomène existe déjà depuis un an. Ces personnes tournent dans les communes frontalières et s’installent dans les forêts, de manière sauvage. Ça pose des problèmes environnementaux avec l’évacuation des eaux usées et le traitement des déchets», s'inquiète le maire.

Pour éviter que la situation ne lui échappe, le maire va créer d'ici au printemps, une aire de stationnement prévue pour une dizaine de camions. Ce nouvel espace interroge «certains riverains sur l'afflux massif de ces 'nomades'», souligne «Le Parisien». Même si elle assure qu'actuellement tout se passe bien, une retraitée confie craindre qu'«ils viennent toujours plus nombreux et que nous ne soyons pas en capacité de les accueillir». 

Le maire est conscient du problème. Pour lui, impossible de faire face seul, les autres communes frontalières doivent également faire un effort. «On doit accueillir ces gens qui travaillent et leur offrir des conditions de vie décentes», conclut-il. 

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