Attentat à la bombe de Lyon
«Tous les objectifs ont été atteints et je ne regrette rien», affirme l'accusé

Un homme algérien, jugé pour un attentat à la bombe à Lyon en 2019, n'exprime aucun regret. Devant la cour d'assises de Paris, il a déclaré avoir atteint tous ses objectifs et a défié le parquet.
Publié: 07.04.2025 à 11:37 heures
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Dernière mise à jour: 07.04.2025 à 11:39 heures
Le 24 mai 2019, le jeune homme avait posé une bombe fabriquée par ses soins devant une boulangerie dans une rue piétonne de Lyon.
Photo: KEYSTONE
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AFP Agence France-Presse

«Tous les objectifs ont été atteints et je ne regrette rien», a affirmé lundi l'Algérien Mohamed Medjdoub, jugé devant la cour d'assises spéciale de Paris pour un attentat à la bombe ayant fait une quinzaine de blessés devant une boulangerie de Lyon en mai 2019.

L'accusé qui est resté muet durant tout son procès a choisi le dernier jour pour enfin s'exprimer d'un ton bravache devant la cour d'assises spéciale. «Vous ne m'impressionnez pas, vous ne faites peur à personne», a-t-il dit à l'adresse de l'avocat général Nicolas Braconnay qui a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans à son encontre pour «tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste».

«En tant que musulman, arabe et surtout Algérien je n'ai aucune leçon de morale à recevoir des Français», a-t-il lancé, répétant à l'envi: «Je ne suis pas un lâche». Décrit par les experts comme «narcissique» et «dangereux», Mohamed Medjdoub, 29 ans, a revendiqué «une victoire totale».

Il espérait une guerre civile

Le 24 mai 2019, deux jours avant les élections européennes, le jeune homme radicalisé, sympathisant du groupe État islamique (EI), avait posé une bombe fabriquée par ses soins devant une boulangerie dans une rue piétonne de Lyon. L'explosion a fait une quinzaine de blessés, dont une fillette de 10 ans.

La bombe, emballée dans un sac en papier kraft, était composée de TATP, un explosif artisanal relativement facile à fabriquer, enfermé dans un tube de chips avec plus de 270 projectiles métalliques. Devant les enquêteurs, il a expliqué que son objectif était de créer un sentiment de peur pour que l'extrême droite gagne les élections. Une victoire de l'extrême droite exacerberait les tensions avec les musulmans et favoriserait «une guerre civile», espérait-il.

L'objectif était de tuer

Mais, selon l'avocat général, l'objectif était bien de tuer. «Si sa bombe n'a tué personne, c'est uniquement dû au hasard», a-t-il fait valoir. «Tous les objectifs (de l'accusé) n'ont pas été atteints. Par fierté, par arrogance, il surjoue la maîtrise. Cela fait penser à ce mauvais magicien qui rate son tour et prétend ensuite l'avoir fait exprès», avait ironisé l'avocat général dans ses réquisitions. Le verdict est attendu lundi en milieu d'après-midi.

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