Alors que le froid arrive
Plus d'un tiers du parc nucléaire français est encore à l'arrêt

Dix-huit des 56 réacteurs nucléaires français étaient à l'arrêt pour maintenance ou réparations jeudi soir, selon les données d'EDF. Cela avant un refroidissement des températures dans les prochains jours qui fait craindre des tensions sur le réseau électrique.
Publié: 09.12.2022 à 07:03 heures
Le réacteur Bugey 3 doit redémarrer samedi matin, ce qui fera descendre à 16 le nombre de réacteurs indisponibles et monter à 40 les réacteurs en fonctionnement lors de la journée cruciale de lundi.
Photo: Laurent Cipriani

Les 38 réacteurs en fonctionnement jeudi fournissent 62,6% de la capacité nucléaire française installée, soit 38,4 gigawatts (GW) sur 61,4 GW; 37,4% de la puissance était donc indisponible. Il y a un mois, EDF prévoyait d'être plus en avance sur le redémarrage de ses réacteurs avec 72,9% de puissance disponible. Mais comme ce fut le cas avec d'autres réacteurs cet automne, la relance de plusieurs unités a été reportée, parfois de quelques jours.

Le réacteur numéro 3 de la centrale de Dampierre doit redémarrer vendredi matin, au lieu de lundi. Un autre réacteur, Bugey 3, doit redémarrer samedi matin, ce qui fera descendre à 16 le nombre de réacteurs indisponibles et monter à 40 les réacteurs en fonctionnement lors de la journée cruciale de lundi.

Ce lundi est le premier jour de l'automne/hiver pour lequel le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension, RTE, pourrait lancer une alerte «Ecowatt» de couleur orange, le premier niveau qui signifie que l'approvisionnement sera «tendu».

Selon la météo

Ce signal sert à appeler les Français, entreprises comme ménages, à multiplier les écogestes pour réduire leur consommation d'électricité, afin d'éviter des délestages ou coupures ciblées. Principalement en réduisant leur chauffage ou en reportant leur consommation (lave-linge, etc.) en dehors des pics de demande du matin (8h00-13h00) et du soir vers 19h00.

Cette décision de lancer un signal Ecowatt orange serait prise trois jours avant, soit vendredi, car elle dépend du froid et de la force du vent attendu qui permet d'anticiper précisément la puissance que fourniront les éoliennes.

«On fait ça en J-3 parce que ce n'est qu'à ce moment que nous avons des chroniques météo dans lesquelles on peut avoir confiance sur les températures mais aussi sur le vent. Parce que les prévisions de vent sont des prévisions qu'on a très tard», a expliqué mercredi Xavier Piechaczyk, le président de RTE. «Les couleurs du signal EcoWatt, c'est en J-3 et c'est pas autrement.» Un signal d'alerte orange avait ainsi déjà été déclenché le 4 avril, au cours d'une journée très froide.

(ATS)

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