11e journée de grève en France
Réforme des retraites: le dialogue est au point mort

Les Français sont de nouveau appelés, pour la 11e fois depuis janvier, à manifester et faire grève jeudi contre la réforme des retraites du président Macron, dans un climat de plus en plus tendu entre des syndicats exaspérés et un exécutif inébranlable.
Publié: 06.04.2023 à 10:56 heures
Le climat est de plus en plus tendu entre des syndicats exaspérés et un exécutif inébranlable. (archives)
Photo: Daniel Cole

Les Français appellent à une 11e journée de manifestations contre la réforme des retraites du chef d'Etat Emmanuel Macron, ce jeudi. L'intersyndicale espère une mobilisation massive, le gouvernement fait le dos rond en attendant la décision du Conseil constitutionnel, qui se prononcera le 14 avril sur la constitutionnalité de cette réforme très impopulaire. Les autorités prévoient des manifestations moins massives que les précédentes.

Le projet phare du second mandat d'Emmanuel Macron, qui prévoit notamment de reculer l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, est sur les rails après avoir été adopté au forceps le 20 mars à l'issue de semaines de manifestations et de tractations stériles à l'Assemblée nationale. L'utilisation d'un mécanisme constitutionnel permettant une adoption sans vote au Parlement n'a pas fait désarmer l'opposition et les syndicats. Au contraire, les relations entre le chef de l'Etat et les partenaires sociaux, en particulier la centrale réformiste CFDT, tournent à l'aigre.

«La solution, c'est lui qui l'a entre les mains»

Une rencontre mercredi entre la Première ministre Elisabeth Borne et l'instersyndicale — comptant 8 organisations — a tourné court, les syndicats parlant d'«échec», la CGT parlant même d'un «gouvernement obtus, radicalisé et déconnecté».

Depuis la Chine, Emmanuel Macron a pour sa part répliqué via son entourage en insistant sur un projet «porté démocratiquement» et en rejetant la responsabilité de l'échec du dialogue sur les syndicats, notamment la CFDT, qui n'a «pas voulu entrer dans un compromis».

«Je dis stop à la provocation. Ça n'a pas de sens, on n'est pas sur un ring. Ce n'est pas moi le problème», a rétorqué jeudi le patron de la CFDT, Laurent Berger, sur la radio RTL. «On est dans une crise sociale, on a une crise démocratique, il y a un problème. La solution, c'est lui qui l'a entre les mains», a-t-il ajouté.

(ATS)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la