«Fracture du crâne»
Le mari de Nancy Pelosi attaqué, l'agresseur la cherchait elle

Un homme a attaqué vendredi matin le mari de la cheffe des démocrates au Congrès Nancy Pelosi, a rapporté la police, mais l'agresseur présumé cherchait en réalité la dirigeante américaine. L'attaque est une nouvelle illustration des dangers planant sur les élus.
Publié: 29.10.2022 à 07:11 heures
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Dernière mise à jour: 29.10.2022 à 07:14 heures
Les motivations du suspect de 42 ans, qui se trouvait encore à l'hôpital vendredi soir, restent à éclaircir.
Photo: Godofredo A. Vásquez

Vers 02h30 du matin vendredi, le suspect est entré dans le domicile du couple à San Francisco et a «violemment attaqué» Paul Pelosi avec un marteau, le frappant au moins une fois, a indiqué le chef de police de cette métropole de Californie, Bill Scott.

Cet homme cherchait Nancy Pelosi et a «menacé de mort» son mari, a précisé plus tard le porte-parole de la présidente de la Chambre des représentants, Drew Hammill. L'élue de 82 ans, se trouvait à Washington au moment de l'attaque.

«Fracture du crâne»

Paul Pelosi, lui aussi octogénaire, a «été opéré avec succès pour soigner une fracture du crâne et de graves blessures au bras droit et aux mains», a ajouté Drew Hammill. Les médecins «pensent qu'il se rétablira complètement», a-t-il déclaré.

Les motivations du suspect de 42 ans, qui se trouvait encore à l'hôpital vendredi soir, restent à éclaircir. Une chose est sûre, il ne s'agissait pas d'une attaque «au hasard» mais bien d'un acte «intentionnel», a confirmé Bill Scott. «Tout le monde devrait être dégoûté par ce qu'il s'est passé ce matin», s'est ému le chef policier lors d'une conférence de presse.

Pas de place pour la violence politique

L'ensemble de la classe politique américaine a vivement condamné cette attaque. Le chef de l'opposition républicaine au Sénat Mitch McConnell s'est dit «horrifié», tandis que le président Joe Biden dénonçait une agression «ignoble».

Il n'y a «pas de place» pour la violence politique en Amérique, a martelé le démocrate lors d'un déplacement de campagne à Philadelphie. «Trop, c'est trop.»

Ces derniers mois, nombre d'élus ont alerté contre le regain de violence visant la classe politique américaine, la sénatrice républicaine Susan Collins déclarant qu'elle ne serait pas «surprise» si un élu ou sénateur «se faisait tuer».

Des menaces réelles

«Ce qui n'était à l'origine que des appels téléphoniques agressifs se traduisent désormais par des menaces et de la violence réelle», a assuré l'élue de 69 ans, après qu'un individu a brisé une vitre de son domicile, dans le Maine.

«Cette violence est terrifiante», a dénoncé vendredi l'élue progressiste Pramila Jayapal, qui avait elle-même dû appeler les autorités quand un homme s'était rendu devant son domicile à plusieurs reprises en juillet, proférant des injures avec une arme à la ceinture.

Lourd passé de violences

Les actes de violence contre les élus américains ne datent pas d'hier. En janvier 2011, la démocrate Gabby Giffords avait frôlé la mort après avoir reçu une balle dans la tête lors d'une rencontre avec des administrés à Tucson. Mais selon la police du Capitole, les menaces contre les membres du Congrès ont plus que doublé depuis 2017, année de l'investiture de Donald Trump.

Les experts s'inquiètent particulièrement des attaques provenant des groupuscules d'extrême droite. Plusieurs membres de ces milices sont accusés de s'être lourdement armés pour attaquer le Capitole afin de maintenir Donald Trump au pouvoir le 6 janvier 2021.

Lors de cette froide journée d'hiver, des milliers de partisans de l'ancien président avaient plongé la capitale des Etats-Unis dans le chaos, forçant les élus à évacuer l'hémicycle de la Chambre des représentants en rampant, masque à gaz sur la tête. Plusieurs manifestants s'étaient alors introduits dans le bureau de Nancy Pelosi et avaient déambulé dans les couloirs du Congrès, criant: «Où es-tu Nancy?»

(ATS)

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