Les opérations de secours ont pris fin jeudi à la mi-journée dans un puits aurifère illégalement exploité d'Afrique du Sud où 78 corps et 246 mineurs clandestins ont été extraits depuis le début de la semaine, a constaté une équipe de l'AFP sur le site.
La nacelle, qui multipliait les aller-retours sous terre depuis lundi pour remonter à la surface dépouilles et orpailleurs en vie cernés depuis des mois par la police, est remontée vide.
Ultime vérification
Une ultime descente était prévue jeudi pour vérifier, au moyen d'une caméra et d'un micro, que personne ne demeurait dans les différentes galeries souterraines partant du puits numéro 11 de Stilfontein, à environ 150 km au sud-ouest de Johannesburg. «On n'a vu personne ni entendu la moindre voix sur l'enregistrement», a dit aux journalistes le patron de la société de secours Mannas Fourie aux journalistes sur place.
Face aux accusations visant les autorités sud-africaines pour leur responsabilité dans la mort des «zama zamas», comme sont appelés les mineurs clandestins en Afrique du Sud, le chef de la police de la province du Nord-Ouest Patrick Asaneng a appelé «à ce stade, à ne pas spéculer sur la cause» des décès, lors d'un point presse.
«Parmi les personnes arrêtées, neuf mineurs illégaux ont été hospitalisés parce qu'ils avaient besoin de soins médicaux supplémentaires. Ils sont gardés par la police à l'hôpital», a détaillé la porte-parole de la police nationale Athlenda Mathe.
Corps non-identifiables
«Seuls deux des cadavres ont été identifiés jusqu'à présent car la majorité d'entre eux n'ont pas de papiers», a-t-elle ajouté. «Pour certains, ce sont des corps décomposés qui ont été retrouvés, principalement des ossements».
Le bilan de l'opération de police lancée depuis mi-août a été revu à la hausse: 1907 «zama zamas» ("ceux qui essaient» en zoulou) ont été appréhendés, dont 1125 Mozambicains, et un total de 87 corps ont été récupérés depuis cette date, selon la police.
Les autorités ont commencé il y a plus de deux mois à limiter au minimum le ravitaillement en eau et nourriture du site et une ministre avait appelé à «les enfumer».
«Personne n'a empêché qui que ce soit de sortir», a balayé mercredi Athlenda Mathe. «En fournissant de la nourriture, de l'eau et des produits de première nécessité à ces mineurs illégaux, la police aurait entretenu des activités minières illégales et laissé prospérer la criminalité», a-t-elle ajouté.
Avant l'opération de police, des vivres et de l'alcool parvenaient aux hommes dans ce puits profond de 2,6 km, générant toute une économie informelle.