Le gouvernement Milei annonce une «mesure» pour suspendre la vente de la filliale argentine de Telefonica
Le gouvernement argentin, invoquant un risque de concentration excessive, a annoncé vendredi avoir pris «une mesure préventive», sans plus de précision, pour suspendre la vente par le géant espagnol des télécommunications Telefonica de sa filiale argentine à Telecom Argentina, une entreprise contrôlée par le groupe de médias argentin Clarin.
Une recommandation
Le gouvernement, via son secrétariat de l'Industrie et du Commerce «a pris la décision d'édicter une mesure préventive qui suspend les effets de l'achat de Telefonica par Telecom», selon un communiqué de la présidence de l'ultralibéral Javier Milei.
La mesure, ajoute la présidence, s'appuie sur la recommandation de la Commission nationale de défense de la concurrence, et le fait que l'opération «impliquerait une concentration de 61% du marché de la téléphonie mobile, 69% de la téléphonie fixe», et jusqu'à 80% sur l'internet résidentiel dans certaines régions.
La mesure préventive, selon le gouvernement, prévaudra jusqu'à «analyse approfondie de l'opération» annoncée.
Le communiqué ne précise toutefois pas la nature de «la mesure préventive» en question, ni n'explicite un éventuel recours déposé, alors que selon des experts du secteur, c'est à l'autorité de régulation des communications, Enacom, qu'il revient le cas échéant d'intervenir pour suspendre ou bloquer effectivement l'opération. Enacom n'est pas mentionné dans le texte.
Mi-février, le géant espagnol Telefonica, qui a engagé ces dernières années un recentrage sur ses principaux marchés (Espagne, Allemagne, Royaume-Uni, Brésil) avait annoncé un accord pour la vente de ses activités en Argentine pour 1,245 milliard de dollars à Telecom Argentina, contrôlée par le groupe de médias Clarin.
Hostilité à la vente
Telefonica précisait que pour se concrétiser, la cession devait recevoir l'aval des autorités de contrôle argentines.
Le gouvernement de Javier Milei - lequel à plusieurs reprises a croisé le fer avec le quotidien Clarin, de tonalité droitière mais critique de l'exécutif - avait exprimé d'emblée son hostilité à la vente. Il avait indiqué que l'opération serait soumise à l'autorité de la compétence, pour éviter le cas échéant une situation de «monopole».