Meta a été classé parmi les organisations «terroristes et extrémistes» du service russe de surveillance financière, a constaté mardi l’AFP sur le site internet de cet organisme gouvernemental. En mars, un tribunal russe avait déjà interdit Meta pour «extrémisme», quelques jours après le blocage en Russie d’Instagram et Facebook. Ces services restent inaccessibles dans le pays sans réseau virtuel privé (VPN), comme Twitter et de très nombreux sites de médias critiques du pouvoir.
Depuis l'invasion en Ukraine, les autorités russes mènent une répression exacerbée des détracteurs du conflit, à coups de milliers d’amendes et de dizaines d’affaires pénales passibles de lourdes peines de prison.
Pour faciliter les poursuites judiciaires
La reconnaissance officielle de Meta comme organisation «terroriste et extrémiste» facilite les poursuites contre ses utilisateurs en Russie. Sur la messagerie Telegram, toujours autorisée dans le pays, l’avocat réputé Pavel Tchikov a indiqué mardi que des poursuites pourraient être engagées dans plusieurs cas: si une personne mentionne publiquement Meta sans indiquer son statut d’organisation interdite, ou si elle montre le logo de la société et de ses filiales.
Par ailleurs, selon M. Tchikov, les entreprises russes qui utiliseraient les réseaux sociaux de Meta pour diffuser des publicités, ou travailleraient avec ces applications, pourraient également être accusées de participation à une organisation «extrémiste».
Avant son interdiction, des millions de Russes utilisaient les applications de Meta, en particulier Instagram, un réseau qui reste très apprécié des jeunes dans le pays malgré son blocage.
Meta détient également la messagerie WhatsApp, également très populaire en Russie. En mars, la justice russe n’avait toutefois pas ordonné le blocage de cette application, ayant estimé qu’elle ne servait pas de moyen de «diffusion publique d’informations».
(AFP)