L'Allemagne comptait jeudi ses morts suite à des inondations catastrophiques, qui ont fait au moins 59 victimes selon un dernier bilan.
La chancelière allemande, première dirigeante européenne à être reçue à la Maison Blanche depuis l'élection de Joe Biden, s'est néanmoins réjouie de cette «bonne occasion de discuter de la relation germano-américaine» et des «défis géopolitiques» du moment, lors d'une courte déclaration depuis le Bureau ovale.
Un lieu qu'elle a visité à de nombreuses reprises, a souligné le président américain, assis à ses côtés, saluant «une amie des Etats-Unis». La dirigeante conservatrice, au pouvoir depuis novembre 2005, et qui se retirera après les élections législatives de septembre, a vu se succéder quatre présidents américains: George W. Bush, Barack Obama, Donald Trump et Joe Biden.
L'Allemagne a récemment été qualifiée de «meilleure amie» des Etats-Unis
Forte de cette longévité exceptionnelle, elle a même parfois été qualifiée, pendant le tumultueux mandat Trump, de «leader du monde libre», terme généralement réservé au locataire de la Maison Blanche.
Angela Merkel et Joe Biden doivent avoir un peu plus de deux heures d'entretien, d'abord en tête-à-tête, puis avec des conseillers. Les deux dirigeants donneront ensuite une conférence de presse commune, puis Angela Merkel sera conviée à dîner, en compagnie de son époux Joachim Sauer, par Joe et Jill Biden.
L'Allemagne a récemment été qualifiée de «meilleure amie» des Etats-Unis par le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. Les relations se sont radicalement améliorées depuis le changement d'administration à Washington.
Joe Biden a en particulier enterré un projet de son prédécesseur qui avait profondément choqué l'Allemagne: Donald Trump, qui pendant sa présidence a multiplié les attaques personnelles contre Angela Merkel, avait décidé le retrait d'un tiers des troupes américaines dans le pays.
Mais la chancelière laisse ouverts un certain nombre de dossiers délicats, à commencer par le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique sans passer par l'Ukraine. Il est soutenu par Berlin, mais très critiqué à Washington et en Europe de l'Est. Le président Joe Biden «va faire part de sa préoccupation» à la chancelière, selon le haut responsable de son administration.
Washington aimerait que la première économie européenne mette en sourdine ses intérêts commerciaux au profit d'une attitude diplomatique plus agressive. Or, Angela Merkel est, avant tout, une adepte du consensus. Elle a tenté d'organiser un sommet européen avec Vladimir Poutine, avant de renoncer devant l'opposition de plusieurs membres de l'Union européenne.
La chancelière milite aussi pour un accord d'investissements entre l'UE et la Chine, là où Washington voudrait convaincre les Européens d'adopter sa ligne dure face à Pékin.
(ATS)