Qui n'a jamais fourché et commis un petit lapsus? Le dernier en date, et pas des moindres, concerne George W. Bush. L'ancien président américain, qui a officié dans le Bureau ovale de 2000 à 2008, compte déjà nombre de casseroles au compteur.
Le Républicain, qui préside désormais une fondation à son nom et s'adonne à la peinture, n'a pas fini de faire parler de lui. Dans une conférence pour sa fondation ayant eu lieu mercredi à Dallas, il a donné son avis sur la situation géopolitique actuelle et la guerre en Ukraine. «Les élections en Russie sont truquées, a-t-il commencé. Les opposants politiques sont emprisonnés ou éliminés et ne peuvent pas participer au processus électoral.»
«Invasion illégale de l'Irak»
Et c'est là que le lapsus révélateur a eu lieu, alors qu'il faisait référence à Vladimir Poutine. «La décision d'un seul homme de lancer une invasion totalement injustifiée et brutale de l'Irak... je veux dire, de l'Ukraine», s'est-il repris en répétant avec un sourire «en Irak» alors qu'une partie de l'audience pouffait de rire. Il a ensuite brièvement justifié son erreur par son âge, 75 ans.
La référence est évidemment celle de l'invasion de l'Irak en mars 2003 par les États-Unis, effectuée sans l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU et motivée par des informations erronées — des armes de destruction massives qui n'existaient pas. Le Texan était alors président.
«Le lapsus du siècle»
La comparaison avec l'invasion de l'Ukraine par les troupes de Poutine ne semble pas bienvenue. Ou bien était-ce un éclair de lucidité? Les Twittos s'en amusent. «Le lapsus révélateur du siècle», dit l'un d'entre eux. «Je n'ai pas les mots», se lamente un autre. D'autres tentent des références plus hasardeuses: «George W. Bush, c'est Hitler à l'envers: d'abord les crimes de guerre, ensuite être un artiste raté. Tiens, voilà ma chaussure.»
La saillie est faite en référence à une conférence de presse en 2008, où l'ancien président avait été visé par des jets de chaussure de la part d' un journaliste irakien très en colère. «Où est ce gars quand on a besoin de lui?», demande un autre internaute.
Il est à noter que George W. Bush, au cours de la même conférence, n'a pas tari d'éloges sur la réponse ukrainienne à l'invasion, allant jusqu'à comparer Volodymyr Zelensky au «Winston Churchill du XXIe siècle», note le quotidien «Dallas Morning News».
Pas la première fois qu'il ironise
Plusieurs internautes ont remarqué que ce n'est pas la première fois que George W. Bush ironise voire blague cyniquement au sujet de la guerre qu'il a initiée.
«Ces armes de destruction massives doivent bien être quelque part», rigole George W. Bush devant un gala hilare.
Et pourtant, il n'y a pas lieu de s'amuser: l'invasion a débouché sur un conflit a coûté la vie à au moins 100'000 Irakiens entre 2003 et 2011, mais le chiffre atteint un million de civils selon certaines estimations. Environ 5000 soldats américains ont été tués. Le pays, fortement déstabilisé, a ensuite vu l'apparition sur son sol de l'Etat islamique en 2014.