«Engraissés et prélevés à la machine»
Une centaine de Thaïlandaises réduites en esclavage dans une «ferme d'ovules humains»

En Géorgie, des trafiquants d'êtres humains venus de Chine ont contraint une centaine de femmes thaïlandaises à se soumettre à des prélèvements d'ovules pendant plusieurs mois. Les ovules étaient ensuite revendus sur le marché noir. Une victime raconte l'enfer.
Publié: 15:16 heures
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Trois femmes ont réussi à s'échapper de cette «ferme d'ovules humains».
Photo: Screenshot
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Janine Enderli

Cette affaire fait froid dans le dos. Une bande de criminels chinois a prélevé sous la contrainte les ovules d'une centaine de Thaïlandaises pendant des mois. Ceci par des méthodes invasives qui comportent des risques élevés pour la santé.

Trois femmes ont réussi à s'échapper. Lors d'un entretien avec le portail d'information thaïlandais «The Nation», l'horreur qui s'est déroulée dans un complexe de maisons en Géorgie remonte peu à peu à la surface.

Prélèvement d'ovules «avec des machines»

Après son sauvetage, l'une des femmes concernées a décrit l'horreur qu'elle a dû endurer. Na* est entrée en Géorgie via l'Arménie, où elle a été hébergée peu après son arrivée dans une maison avec environ 60 autres femmes, dont certaines étaient en très mauvaise santé.

La Thaïlandaise a été conduite dans une deuxième maison où elle a retrouvé d'autres compatriotes. Na a d'abord pensé qu'elles obtiendraient des contrats légaux pour devenir mères porteuses pour des couples d'Europe de l'Est. Elle se serait inscrite à la suite d'un appel lancé dans ce sens sur les réseaux sociaux. On leur avait promis des salaires de 11'000 à 16'000 francs pour ce travail.

L'espoir initial d'une vie meilleure ne s'est pas concrétisé. Sur le terrain, qui s'est révélé être plus tard une «ferme d'ovules humains», les victimes étaient engraissées avec des hormones. Ces substances devaient stimuler leurs ovaires avant qu'elles ne soient anesthésiées une fois par mois et qu'on leur retire leurs ovules «avec une machine».

Les tortionnaires prenaient les passeports des femmes et leur disaient qu'elles risquaient de lourdes peines chez elles. «Nous avons essayé d'alerter des gens dans les environs», raconte Na. Contre un paiement d'environ 2000 francs, elle a finalement pu acheter sa liberté.

Enquête ouverte

On suppose que les ovules ont ensuite été revendus illégalement à des couples souhaitant avoir un enfant. Les victimes n'ont évidemment jamais reçu d'argent.

Le 6 février, le Ministère de l'Intérieur géorgien a déclaré avoir ouvert une enquête sur les accusations de trafic d'êtres humains. Quatre personnes ont été arrêtées, selon les autorités.

*Nom modifié

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