Depuis le mois de février, les plages californiennes sont le théâtre d'un spectacle macabre. Les vagues refoulent des centaines d'otaries et de dauphins – morts intoxiqués par la prolifération d'algues toxiques.
De San Diego à San Luis Obispo, ces algues prolifèrent pour la quatrième année consécutive. Mais cette année, la concentration de cette neurotoxine – l'acide domoïque – est bien plus importante, alerte ABC7.
Des cadavres à la chaîne
Ces dernières semaines, le nombre de cadavres d'animaux marins ramassés s'intensifie: sur les six derniers jours, plus de 50 dauphins morts ont été récupérés. «La situation est vraiment grave, le nombre d'animaux remontant sur les plages, soit avec des convulsions, soit morts ou mourants, continue à un rythme assez élevé», a précisé Michael Milstein de NOAA Fisheries au média américain.
En temps normal, les lions de mer sont les principales victimes de ces proliférations d'algues toxiques, qui peuvent les rendre agressifs jusqu'à attaquer des baigneurs. Désormais, d'autres animaux marins, comme les dauphins et les baleines, sont touchés.
John Warner, PDG du Marine Mammal Care Center de Los Angeles, précise: «C'est un phénomène naturel qui se produit en raison des vents offshore, de la remontée d'eau froide, mais il peut être alimenté et amplifié par les activités humaines.»
Fatal à 100% pour les dauphins
Les débris des incendies de forêt et le ruissellement des engrais contribuent à alimenter ces algues toxiques. Les petits poissons les ingurgitent, avant d'être mangés par des mammifères marins et des oiseaux, provoquant ainsi une overdose toxique potentiellement mortelle.
Bien que les lions de mer et les oiseaux puissent être sauvés, c'est fatal à 100% pour les dauphins. Mais les chercheurs restent optimistes. «Nous savons que ces populations sont résilientes et peuvent rebondir relativement rapidement, à condition qu'elles aient la nourriture et les autres ressources dont elles ont besoin», conclut Michael Millstein.