Emprisonnés en Syrie
Ankara veut que Paris rapatrie les djihadistes

La Turquie menace d'intervenir militairement contre les combattants kurdes en Syrie. Hakan Fidan critique la France pour son refus de rapatrier ses djihadistes et affirme que seuls les États-Unis sont l'interlocuteur d'Ankara dans la région.
Publié: 13:13 heures
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

La France devrait rapatrier les djihadistes français emprisonnés en Syrie, a affirmé vendredi le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan. Il a rappelé que Washington est le seul interlocuteur d'Ankara dans le nord-est syrien où la Turquie menace de lancer une opération militaire contre les combattants kurdes.

«Si la France a quelque chose à faire, c'est de prendre ses propres citoyens, de les amener dans ses propres prisons et de les juger», a-t-il affirmé en référence aux djihadistes français emprisonnés en Syrie.

Le chef de la diplomatie turque a par ailleurs accusé la France de ne pas prendre en compte la sécurité de la Turquie en confiant la détention des djihadistes étrangers aux Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les combattants kurdes.

«Ils ont une telle politique qu'ils n'amènent pas les prisonniers» du groupe djihadiste «Etat islamique (EI) dans leur propre pays. Mais ils ne se soucient pas de notre sécurité. (...) Ils mettent toujours en avant leurs propres revendications», a-t-il affirmé.

Un seul interlocuteur

En réponse à une question sur un appel des forces kurdes au déploiement des troupes françaises dans le nord-est syrien, M. Fidan a précisé que les Etats-Unis sont les seuls interlocuteurs de la Turquie à ce sujet.

«Nous ne prêtons franchement pas attention aux pays qui utilisent la puissance de l'Amérique et se cachent derrière elle pour faire avancer leurs propres intérêts. Notre interlocuteur sur cette question est l'Amérique. Nous parlons à l'Amérique. Pas avec les pays qui se cachent derrière», a-t-il affirmé.

Le renversement du dirigeant syrien Bachar al-Assad le mois dernier a fait naître la possibilité d'une intervention directe de la Turquie en Syrie contre les forces kurdes YPG. Ankara accuse les YPG, épine dorsale des FDS et considérées par l'Occident comme essentielles dans la lutte contre l'EI, de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Turquie.

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