Elles disaient qu'elle était trans
Deux femmes condamnées pour diffamation sur Brigitte Macron

Deux femmes avaient diffusé une infox sur Brigitte Macron, affirmant qu'elle était une femme trans. Elles ont été condamnées par la justice.
Publié: 12.09.2024 à 16:39 heures
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Dernière mise à jour: 12.09.2024 à 16:40 heures
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AFP Agence France-Presse


Brigitte Macron a été la cible de fausses rumeurs.
Photo: STEPHANE DE SAKUTIN

Deux femmes qui avaient propagé sur internet la rumeur selon laquelle Brigitte Macron était une femme transgenre, infox devenue virale jusqu'aux Etats-Unis, ont été condamnées jeudi par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation. Les deux femmes ont été condamnées à une amende de 500 euros avec sursis, ainsi qu'à payer un total de 8000 euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron, et 5000 euros à son frère Jean-Michel Trogneux, tous deux parties civiles au procès, qui s'était tenu en juin dernier.

«Ce n'est pas une victoire, c'est une application normale de la loi», a réagi auprès de l'AFP Me Jean Ennochi, l'avocat de Brigitte Macron, qui était absente au délibéré comme au procès. Lors de l'audience en juin, il avait insisté sur le préjudice «énorme» causé par cette infox, qui avait «flambé partout» dans le monde. «Compte tenu de toutes ces reprises», désormais, «nous poursuivons systématiquement» en justice. «Des poursuites sont en cours en France, et à l'étranger», a-t-il précisé.

Au cœur du dossier, une théorie resurgissant régulièrement sur les réseaux sociaux depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, selon laquelle Brigitte Macron, née Trogneux, n'aurait jamais existé, mais que son frère Jean-Michel aurait pris cette identité après avoir changé de genre.

Elles ont alimenté la rumeur

Les deux femmes avaient largement contribué à la faire connaître en 2021, via une longue «interview» de plus de quatre heures où la première, la «médium» Amandine Roy, interrogeait sur sa chaîne YouTube la seconde, Natacha Rey, «journaliste indépendante autodidacte» sur la découverte de cette «tromperie», «escroquerie», de ce «mensonge d'Etat».

Natacha Rey, malade, ne s'était pas présentée à l'audience et s'était vu refuser une demande de report du procès. Elle n'était pas présente pour le délibéré, qui a attiré près d'une centaine de personnes, dont une grande partie est restée à l'extérieur de la salle faute de place.

Dans l'entretien de quatre heures diffusé sur YouTube, les deux femmes diffusaient des photos de Brigitte Macron et de sa famille, évoquaient des interventions chirurgicales qu'elle aurait subies, prétendant qu'elle ne serait pas la mère de ses trois enfants et donnaient des informations personnelles sur son frère.

Brigitte Macron avait porté plainte pour diffamation publique avec constitution de partie civile le 31 janvier 2022, conduisant à un renvoi (quasi-automatique en droit de la presse) des deux femmes devant le tribunal.

Brigitte Macron, pas un cas isolé

La fausse information avait connu un écho plus important après la vidéo YouTube, s'exportant même à l'international – notamment et encore récemment aux Etats-Unis, où elle est devenue virale à l'extrême droite, en pleine campagne présidentielle.

Plusieurs femmes politiques dans le monde ont déjà fait les frais d'infox à caractère transphobe, comme l'ex-Première dame des Etats-Unis Michelle Obama, l'actuelle vice-présidente américaine Kamala Harris ou l'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.

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