Elle s'est enfuie en taxi
Une secrétaire nazie de 96 ans s'échappe le jour de son procès

Un grand procès contre une ex-secrétaire nazi devait commencer jeudi en Allemagne. Irmgard Furchner, âgée de 96 ans, devait être entendue pour complicité de meurtre dans plus de 11'000 cas. Résidente en foyer pour personne âgée, elle s'est échappée avant l'audience.
Publié: 30.09.2021 à 12:35 heures
|
Dernière mise à jour: 30.09.2021 à 12:42 heures
1/8
Irmgard Furchner, ancienne secrétaire du camp de concentration de Stutthof. Elle est accusée de complicité de meurtre dans plus de 11'000 cas. Le jour de l'ouverture de son procès, elle a réussi à s'échapper.
Photo: PD

Une ancienne secrétaire nazie du camp de concentration de Stutthof (Pologne), âgée de 96 ans aujourd’hui et dont le procès devait s’ouvrir jeudi matin en Allemagne, «est en fuite», a annoncé le président de la Cour.

«L’accusée est en fuite […] un mandat d’arrêt a été émis», a-t-il indiqué devant la Cour d’Itzehoe dans le nord de l’Allemagne où elle doit être jugée pour complicité de meurtre dans plus de 11’000 cas.

«Elle a quitté son foyer (pour personnes âgées) ce matin. Elle a pris un taxi», a précisé une porte-parole du tribunal d’Itzehoe, Frederike Milhoffer. Son avocat, Wolf Molkentin, était en revanche présent dans le prétoire mais il n’a fait aucune déclaration aux journalistes.

Le président de la Cour a demandé «un peu de patience» alors que l’ouverture du procès ce jeudi semblait compromise.

Car même si l’accusée est interpellée, un examen médical devra encore être pratiqué pour déterminer si elle est en mesure de suivre une audience.

Jugée pour des faits commis de ses 18 à 19 ans

Âgée à l’époque des faits de 18 à 19 ans, la nonagénaire Irmgard Furchner, qui vit dans une résidence pour personnes âgées près de Hambourg, travaillait comme dactylographe et secrétaire du commandant du camp, Paul Werner Hoppe, entre juin 1943 et avril 1945.

Comme le rapporte «Bild», Furchner a déjà témoigné deux fois, en 1954 et en 1962. En 1954, elle avait déclaré que toute la correspondance avec le bureau principal de l’administration économique de la SS était passée par son bureau.

Dans ce camp proche de la ville de Gdansk où périrent 65’000 personnes, «des détenus juifs, des partisans polonais et des prisonniers de guerre soviétiques» ont été systématiquement assassinés, selon le Parquet.

Les anciens nazis sont traqués jusqu’à ce jour

Le commandant Hoppe (Paul Werner Hoppe, un chef SS allemand et commandant des camps de concentration de Stutthof et Wöbbelin, ndlr.) lui dictait chaque jour des lettres et des messages radio. Elle a déclaré à l’époque qu’elle ne savait rien de la machine à tuer qui était en marche à l’époque et dont des dizaines de milliers de personnes ont été victimes.

Les procès à l’encontre des anciens nazis continuent aujourd’hui. Certains criminels de guerre n’ont été retrouvés que récemment ou n’ont pas encore été jugés pour d’autres raisons. Le procès contre Irmgard Furchner sera probablement l’un des derniers.

Encore le procès d’un centenaire

Ce procès, s’il s’ouvre finalement, devrait être suivi par celui, une semaine plus tard, d’un centenaire, un ancien gardien du camp nazi de Sachsenhausen, près de Berlin.

Jamais encore l’Allemagne, qui a longtemps montré peu d’empressement à retrouver ses criminels de guerre, n’avait jugé d’anciens nazis aussi âgés.

(Blick/ATS)


Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la