Il affirme qu'elle veut stopper l'immigration
La présidente du Mexique met un grand stop à Donald Trump

Donald Trump affirme que la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a accepté de «stopper l'immigration» vers la frontière sud des Etats-Unis. La cheffe d'Etat mexicaine n'a pas directement confirmé cet engagement, se contentant d'évoquer «une excellente discussion».
Publié: 03:20 heures
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Dernière mise à jour: il y a 31 minutes
Le président élu des Etats-Unis Donald Trump s'est entretenu au téléphone avec la présidente du Mexique Claudia Sheinbaum.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Le président élu américain Donald Trump a assuré mercredi que la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum avait accepté lors d'un échange téléphonique de «stopper l'immigration» clandestine en direction des Etats-Unis en «fermant» la frontière les séparant. «Elle a accepté de mettre fin à l'immigration à travers le Mexique et en direction des Etats-Unis, fermant ainsi notre frontière sud», a déclaré Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.

Le président élu a ainsi évoqué «une merveilleuse conversation avec la nouvelle présidente du Mexique». «Le Mexique va empêcher les gens de se rendre à notre frontière sud, et ce dès maintenant», a-t-il poursuivi dans un autre message, assurant que cette mesure contribuerait «grandement à mettre un terme à l'invasion illégale des Etats-Unis».

La présidente mexicaine dément

Calaudia Sheinbaum a réagi mercredi aux déclarations de Donald Trump en assurant que la position du Mexique, «n'est pas de fermer les frontières», a déclaré mercredi sa présidente Claudia Sheinbaum. «A Trump, j'ai expliqué la stratégie globale que le Mexique a suivie pour faire face au phénomène migratoire (...) Nous réitérons que la position du Mexique n'est pas de fermer les frontières, mais de construire des ponts entre les gouvernements et entre les peuples», a écrit la présidente sur le réseau social X.

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La présidente mexicaine de gauche avait déclaré plus tôt avoir eu une «excellente discussion» avec le républicain sur les sujets de la sécurité et de l'immigration. «Nous avons abordé la stratégie mexicaine face au phénomène de la migration», a-t-elle dit sur X. 

La présidence mexicaine a précisé avoir indiqué à son interlocuteur «que les caravanes (de migrants) n'arrivent pas à la frontière nord (entre le pays et les Etats-Unis) parce qu'elles sont prises en charge au Mexique». Cet appel téléphonique survient quelques jours après que le tribun républicain a menacé le Mexique, le Canada et la Chine d'une forte hausse des tarifs douaniers.

Des droits de douanes de 25%

Le président élu a confirmé lundi sa volonté d' «imposer au Mexique et au Canada des droits de douane de 25% sur TOUS les produits entrant aux Etats-Unis», dès le 20 janvier, jour de son investiture. «Cette taxe restera en vigueur jusqu'à ce que les drogues, en particulier le fentanyl, et tous les immigrants illégaux arrêtent cette invasion de notre pays!», a-t-il ajouté.

Des caravanes de migrants venues de plusieurs pays d'Amérique du Sud ou centrale traversent le Mexique pour rejoindre par voie terrestre les Etats-Unis. Donald Trump a martelé tout au long de la campagne présidentielle une rhétorique violente envers les migrants, les accusant d'empoisonner «le sang» américain, et a promis de mettre fin à ce qu'il qualifie d'"invasion».

Lutte contre la consommation de fentanyl

La présidente mexicaine a dit mercredi avoir parlé avec lui d'un renforcement de «la collaboration sur les questions de sécurité» et d'une campagne menée au Mexique «pour prévenir la consommation du fentanyl». Trump a quant à lui évoqué une discussion sur «ce qui peut être fait pour stopper l'afflux massif de drogue aux États-Unis, ainsi que la consommation de cette drogue par les Américains».

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Le fentanyl est une drogue de synthèse «environ 100 fois plus puissante que la morphine et 50 fois plus puissante que l'héroïne», d'après l'agence américaine anti-drogue (DEA). Selon Washington, le fentanyl, souvent produit au Mexique avec des composés chimiques venus notamment de Chine, provoque plus de 70'000 décès par overdose chaque année sur le sol américain.

Tensions après les annonces économiques de Trump

Avant cet appel téléphonique, la présidente mexicaine avait prévenu son futur homologue américain des conséquences de ses annonces choc. «Président Trump, ce n'est pas par des menaces ou des tarifs douaniers que vous allez arrêter le phénomène de l'immigration, ni la consommation de drogue aux Etats-Unis», avait-elle déclaré dans une lettre.

Claudia Sheinbaum l'avait menacé d'augmenter à son tour les tarifs douaniers mexicains sur les produits américains, déplorant que cette guerre commerciale menace la compétitivité, l'inflation et l'emploi en Amérique du Nord. «Je suis sûre qu'il va y avoir un accord avec les Etats-Unis et le président Trump», avait détaillé la présidente en réponse à une question lors d'une conférence de presse, après avoir lu sa lettre au président américain.

Les Etats-Unis se «tireraient une balle dans le pied» avec cette augmentation, a estimé mercredi le ministre mexicain de l'Economie Marcelo Ebrard. «L'impact sur les entreprises serait énorme», a-t-il ajouté devant la presse, estimant que 400'000 emplois seraient menacés aux Etats-Unis. Le Mexique, dont plus de 83% des exportations partent vers les Etats-Unis, est membre de l'accord de libre-échange d'Amérique du Nord avec les Etats-Unis et le Canada (AEUMC). 

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