La bombe éclate lorsque Jack Teixeira, un membre de l'armée étasunienne, publie des centaines de documents classifiés américains sur un serveur de discussion Discord. Ces documents contiennent des informations sensibles, notamment sur la guerre en Ukraine. L'un d'entre eux concerne l'Égypte.
Le président Abdel Fattah al-Sissi avait promis en février au chef du Kremlin, Vladimir Poutine, la livraison de 40'000 missiles et munitions d'artillerie. C'est ce que rapporte le «Washington Post». Le quotidien étasunien cite un document issu des fuites du Pentagone.
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Selon ce fichier, le dirigeant égyptien de 68 ans aurait ordonné que la production et la livraison des missiles soient tenues strictement secrètes. Même les ouvriers de l'usine ne devaient pas savoir pour quel pays les armes étaient produites. Abdel Fattah al-Sissi voulait ainsi éviter à tout prix de froisser l'Occident.
L'aide militaire étasunienne pèse sur l'Égypte
Cet accord secret entre l'Égypte et la Russie n'a pas manqué de générer l'indignation des alliés de l'Ukraine. Et ce, surtout aux États-Unis, pour qui l'Égypte a toujours été considérée comme un partenaire fiable. Avec plus d'un milliard de dollars américains par an, l'Égypte est l'un des plus grands bénéficiaires de l'aide militaire étasunienne dans le monde. En outre, de nouveaux contrats d'armement sont en cours de validation pour un montant de 2,5 milliards de dollars. De bons arguments pour un virage à 180 degrés.
Car selon les informations du «Washington Post», des fonctionnaires américains ont convaincu le maréchal égyptien de finalement livrer les munitions et les missiles destinés à Moscou... à l'Ukraine.
Le Brésil fait aussi marche arrière
Ces derniers jours, le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a lui aussi retourné sa veste. Ce week-end encore, le dirigeant de 77 ans s'était insurgé contre les livraisons d'armes de l'Occident à l'Ukraine. Selon ses dires d'alors, elles ne feraient que prolonger la guerre. Le politicien de gauche s'était en outre proposé comme médiateur pour des pourparlers de paix, mais avait simultanément suggéré, sans y être invité, de céder la Crimée à la Russie.
Des propos qui ont irrité, car le Brésil voulait en parallèle élargir ses relations commerciales avec l'Union européenne et les États-Unis. «Lula se fait le perroquet de la propagande russe et chinoise sans le moindre examen des faits», s'est insurgé le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, John Kirby.
Rappel à l'ordre par les États-Unis
Selon plusieurs médias, des fonctionnaires étasuniens auraient contacté leurs homologues brésiliens en privé et auraient fait part de la colère du gouvernement de Joe Biden face à l'attitude prorusse du Brésil. Luiz Inácio Lula da Silva a ensuite fait machine arrière. Mardi, son message était déjà très différent.
Lors d'un déjeuner avec le président roumain, Klaus Iohannis, le président brésilien a ainsi déclaré que certaines nations neutres devraient contribuer à la médiation entre la Russie et l'Ukraine. En outre, le dirigeant a souligné qu'il condamnait la violation russe de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.